Décès d’un militant palestinien lors de son arrestation par les forces de sécurité de l’AP
Par AlAhed avec sites web
Le militant politique palestinien Nizar Banat, critique virulent du président de l'AP Mahmoud Abbas, est décédé jeudi, lorsque les forces de sécurité palestiniennes se sont présentées à son domicile pour l'arrêter.
L'incident est intervenu alors que l'Autorité palestinienne a récemment intensifié la répression des opposants politiques et des utilisateurs des réseaux sociaux en Cisjordanie occupée.
La famille du militant âgé de 43 ans a accusé les forces de sécurité palestiniennes de l'avoir «frappé à la tête avec des bâtons et des bouts de fer» et de l'avoir «délibérément assassiné», dans une déclaration au site d'actualités palestinien Qods.
«L'état de santé de Nizar Banat s'est détérioré lorsque les forces de sécurité l'ont arrêté», a déclaré le gouverneur de l'AP à Al-Khalil, Jibreen al-Bakri, dans un communiqué.
«Les agents de sécurité sont arrivés au domicile du militant politique dans la région Al-Khalil après qu'un mandat d'arrêt ait été émis par le parquet général», a précisé al-Bakri.
«Pendant l'arrestation, la santé de Banat s'est détériorée et il a été immédiatement transféré à l'hôpital où sa mort a été constatée par les médecins», a ajouté le gouverneur.
M. Banat s'était fait connaître pour ses critiques acerbes de la direction de l'Autorité palestinienne, qu'il accuse de corruption, et a été arrêté plusieurs fois dans le passé par les forces de sécurité palestiniennes.
Il avait notamment demandé récemment à l'Union européenne de mettre fin à l'aide financière à l'AP, suite à la décision de Mahmoud Abbas d'annuler les élections législatives et présidentielles qui étaient prévues cette année, et de lancer une enquête sur la «dilapidation de l'argent des contribuables européens».
Cet appel a suscité de vives condamnations de la part de hauts responsables palestiniens qui ont accusé Banat de «franchir une ligne rouge».
Mardi, un militant palestinien des droits humains basé à Al-Khalil, Issa Amro, a affirmé sur Twitter avoir été brièvement détenu après une publication Facebook critiquant les détentions politiques.