Moscou demande une enquête à Londres après l’accrochage militaire présumé en mer Noire
Par AlAhed avec AFP
La Russie et le Royaume-Uni sont en conflit diplomatique depuis un accrochage militaire présumé en mer Noire. Deux versions s'opposent.
Moscou affirme qu'un destroyer britannique a pénétré dans ses eaux territoriales au large de la Crimée jeudi après-midi. Et qu'en conséquence, un navire de patrouille russe a tiré des coups de semonces et un avion de guerre a largué des bombes pour forcer le destroyer britannique à quitter la zone.
Mais la Grande-Bretagne nie tout en bloc.
Dans un Tweet, le ministère britannique de la défense affirme qu'«aucun coup de semonce n'a été tiré sur le HMS Defender et que le navire de la Royal Navy effectuait un passage innocent dans les eaux territoriales ukrainiennes, conformément au droit international».
Dénonçant les «actions dangereuses» du destroyer britannique, Moscou a réclamé que Londres mène une enquête sur l'incident par la voix de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova: «Nous considérons qu'il s'agit d'une provocation britannique flagrante qui va à l'encontre du droit international et du droit russe. Je tiens également à vous informer que l'ambassadeur britannique sera convoqué au ministère des Affaires étrangères de la Russie».
Les accrochages impliquant des avions ou des navires russes ne sont pas rares dans cette zone, surtout en période de tensions avec les Occidentaux, mais le tir de coups de semonce, s'il est confirmé, serait une première.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a dit sur Twitter voir dans cet incident le prolongement de «la politique agressive et provocatrice» de Moscou en mer Noire et en mer d'Azov.
Cet incident a eu lieu au large de la Crimée, la péninsule ukrainienne annexée en mars 2014 par la Russie. Moscou y dispose d'une base navale et ses eaux ont déjà fait l'objet de plusieurs incidents par le passé.
Ces derniers mois, la Russie a mené plusieurs exercices militaires dans cette région. Elle a aussi déployé temporairement plus de 100 000 soldats aux frontières ukrainiennes et en Crimée en avril. Cette démonstration de force avait déjà suscité de vives tensions avec l'Occident.