L’UE doit nouer un «contact direct» avec la Russie, estime Merkel
Par AFP
Angela Merkel a estimé jeudi 24 juin que l'Union européenne devait nouer un «contact direct» avec la Russie et Vladimir Poutine et «créer des mécanismes» pour répondre «conjointement» aux «provocations» et «attaques hybrides» de Moscou.
«Il ne suffit pas que le président américain parle au président russe, je m'en félicite vivement, mais l'Union européenne doit également créer différents formats de discussion», avec Moscou, a déclaré la chancelière allemande devant la chambre basse du parlement, le Bundestag. «Nous devons créer des mécanismes pour pouvoir répondre conjointement et unanimement aux provocations» et «attaques hybrides» russes, a-t-elle jugé.
Les dirigeants de l'Union européenne vont discuter jeudi soir de leurs relations avec la Russie et du format du dialogue à mener avec le président Vladimir Poutine lors de leur sommet à Bruxelles, selon l'ordre du jour de la rencontre. Une semaine après la rencontre organisée à Genève entre les présidents russe et américain, Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron jugent nécessaire d'organiser des rencontres avec Vladimir Poutine pour traiter des sujets d'intérêt majeur pour l'UE, ont indiqué des sources européennes.
«Définir un agenda d'intérêts stratégiques communs»
«Nous devons définir un agenda d'intérêts stratégiques communs, par exemple dans le domaine de la protection du climat, mais bien sûr aussi dans les domaines de la paix et de la sécurité», a confirmé jeudi Angela Merkel, citant les situations en Libye et Syrie. Pour la dirigeante allemande, la «proximité» de l'UE avec l'Ukraine ou la Biélorussie doit l'inciter à «donner une réponse appropriée aux activités russes».
Les relations entre l'UE et la Russie n'ont cessé de se détériorer depuis l'annexion de la Crimée et le début du conflit en Ukraine en 2014. L'UE a imposé d'importantes sanctions économiques. La Russie a répondu par des représailles et aucune rencontre n'a été organisée entre l'UE et Vladimir Poutine. Le président russe refuse de dialoguer avec l'UE et préfère des rencontres bilatérales avec des interlocuteurs choisis afin de diviser l'UE, explique le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, humilié lors de son déplacement à Moscou en février.
Le projet de conclusions du sommet de l'UE insiste sur la nécessité d'une réponse «ferme et coordonnée de l'UE et des États membres aux activités malveillantes de la Russie» et demande à Josep Borrell de «présenter des options en vue de l'adoption de sanctions économiques supplémentaires adéquates et efficaces à l'encontre des parties responsables en réaction aux actions déstabilisatrices» de Moscou.