Le gouvernement suédois menacé d’être renversé au Parlement
Par AlAhed avec sites web
Le gouvernement du premier ministre social-démocrate suédois Stefan Löfven se bat lundi 21 juin pour sa survie face à un vote de défiance qu'il risque de perdre au Parlement, à un peu plus d'un an des élections législatives de septembre 2022.
Trois scénarios sont sur la table dans cette crise gouvernementale inattendue, en pleine période estivale : démission du chef du gouvernement sans nouvelles élections, synonyme de difficiles tractations ; élections supplémentaires avant celles de l'an prochain ou échec in extremis du vote de défiance. Les 349 députés suédois doivent voter à 08 heures GMT, dans une motion de censure déposée jeudi par l'extrême droite des Démocrates de Suède (SD), à la suite du lâchage de la fragile majorité gouvernementale par un de ses appuis ponctuels, le Parti de gauche.
S'il était battu, Stefan Löfven entrerait dans l'histoire comme le premier chef de gouvernement suédois défait lors d'un vote de défiance. «Pendant longtemps, le gouvernement minoritaire a semblé pouvoir tenir jusqu'à la fin du mandat, mais les divergences inhérentes à la base du gouvernement sont finalement devenues trop importantes», souligne l'analyste politique Mats Knutson de la télévision publique suédoise. En cas de défaite, Stefan Löfven aurait une semaine pour soit annoncer des élections anticipées, soit démissionner pour de bon. Il laisserait alors au président du Parlement la charge d'ouvrir des négociations avec un parti pour trouver un nouveau Premier ministre... qui pourrait toutefois être de nouveau Stefan Löfven, soulignent des analystes.
Les dissensions ont éclaté jeudi, quand le Parti de gauche («Vänsterpartiet», ex-communiste), jusque-là appui régulier du gouvernement, a annoncé son intention de voter la défiance, y compris en mêlant ses voix avec le camp d'en face, extrême droite des SD comprise. La raison: un projet, encore préliminaire, de réforme des loyers encadrés, un des totems de la gauche qui y voit un des piliers du modèle social suédois, malgré un marché locatif archisaturé. Profitant de l'occasion, les SD ont déposé une motion de censure, que les partis de droite des Chrétiens-Démocrates et des Modérés, premier parti d'opposition et qui vise le poste de Premier ministre au prochain scrutin, ont annoncé soutenir.
Pour renverser Stefan Löfven, une stricte majorité absolue de 175 voix sur les 349 sièges parlementaires est nécessaire. Ensemble, les quatre partis disposent de 181 sièges. Les compromis de dernière minute auront été vains: dimanche, le gouvernement a tenté une ultime manœuvre répondant selon lui à l'une des revendications du Parti de gauche sur la question des loyers. Mais la cheffe de ce dernier, Nooshi Dadgostar, a affiché une fin de non-recevoir, dénonçant «un théâtre frivole et politique visant à bloquer le processus». Le thermomètre politique est au plus haut, à l'image de l'inhabituelle canicule en Suède ces derniers jours. «Placer la Suède dans une grave crise politique en ce moment n'est pas ce dont notre pays a besoin», a plaidé Stefan Löfven.