Berlin appelle l’UE à supprimer la possibilité de veto des Etats membres
Par AlAhed avec AFP
Le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas a appelé, ce lundi 7 juin, l’Union européenne à supprimer la possibilité de veto dont dispose chacun des États membres afin que l’Europe ne soit plus «prise en otage» dans ses capacités d’action.
«Nous ne pouvons plus nous laisser prendre en otage par ceux qui paralysent la politique étrangère européenne avec leurs vétos. Ceux qui le font jouent, à plus ou moins long terme, avec la cohésion de l’Europe», a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse à Berlin.
«Je le dis donc ouvertement: le veto doit disparaître, même si cela signifie que nous pouvons être mis en minorité», a expliqué le chef de la diplomatie.
Les règles de l’Union européenne prévoient que certaines décisions, notamment en matière de fiscalité ou dans les questions de politique étrangère, requièrent l’unanimité des États membres.
La Pologne et la Hongrie visée
De ce système découle la possibilité qu’un pays utilise son veto pour bloquer, retarder ou atténuer des prises de positions européennes.
«Parce que nous avons toujours considéré la solidarité interne et la souveraineté externe comme les deux faces d’une même médaille, nous devons maintenant, après les crises internes, faire de nouveaux progrès dans la capacité d’action de l’Europe en matière de politique étrangère», a plaidé Charles Maas.
La Hongrie a ainsi régulièrement usé de son droit de veto, ces derniers mois, pour bloquer des déclarations critiques sur la Chine. Plus récemment, Budapest a aussi refusé d’apporter son soutien à une déclaration appelant à un cessez-le-feu entre «Israël» et les Palestiniens.
Épinglés régulièrement par Bruxelles pour leurs réformes accusées de saper les valeurs démocratiques, la Pologne et la Hongrie s’étaient également opposées, en novembre, à l’adoption du budget pluriannuel de l’UE et du plan de relance européen conçu pour aider les États membres à faire face à la pandémie.
Selon le ministre allemand, revenir à un principe de majorité lors d’un vote entre États membres permettrait d’éviter la menace d’une «Europe à deux vitesses».