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Algérie: marches interdites, le Hirak se réfugie sur les réseaux sociaux

Algérie: marches interdites, le Hirak se réfugie sur les réseaux sociaux
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Par AFP

Leurs marches interdites par le pouvoir, les militants du mouvement contestataire du Hirak en Algérie se sont réfugiés vendredi sur les réseaux sociaux pour manifester leur rejet des élections législatives organisées dans une semaine.

«Ce vendredi 4 juin, nous serons des millions d'Algériennes et d'Algériens aux quatre coins du monde, à être au rendez-vous toute la journée: chacun sur Facebook et sur Twitter, Instagram ou ailleurs, nous serons solidaires des détenus d'opinion, ces oubliés de la campagne électorale et de l'Algérie nouvelle», a tweeté Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH). Ce «Vendredi 120» du Hirak, soit le nombre de semaines passées depuis le début du soulèvement populaire anti-système né en février 2019, était dédié aux 214 détenus d'opinion actuellement incarcérés dans les geôles algériennes selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien.

Scrutin boycotté

«Ces personnes ne sont pas des criminels. Ce sont de simples citoyens qui ont exercé un droit garanti par la Constitution: exprimer son opinion. Il y a ceux qui ont été arrêtés lors des marches populaires et il y a ceux qui ont été arrêtés à cause de publications sur Facebook», a expliqué le militant Zaki Hannache au site indépendant Interlignes. À Alger, déserte, la marche hebdomadaire du Hirak n'a pas pu avoir lieu, selon un journaliste de l'AFP. La police avait bloqué les principales artères du centre-ville, empêchant tout rassemblement, en particulier des fidèles qui sortaient des mosquées après la prière du vendredi. Seules quelques dizaines de personnes ont pu se rassembler dans le quartier de Diar al Jamaa, dans l'est de la capitale, avant d'être dispersées par la police, selon un témoin.

«L'escalade de la répression continue à cibler le Hirak pacifique prodémocratie et toutes les voix de l'opposition en Algérie», a dénoncé Saïd Salhi. En revanche, des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes de province, notamment à Tizi Ouzou, en Kabylie (nord-est), en solidarité avec les détenus d'opinion et contre le scrutin du 12 juin, selon les médias locaux et des internautes. «Pas d'élections avec les gangs (au pouvoir)», ont scandé les cortèges hirakistes à Bejaïa et Bouira, également en Kabylie.

À une semaine du scrutin, censé apporter une nouvelle légitimité au régime mais boycotté par une partie de l'opposition, la campagne électorale se déroule dans un climat de répression. Le pouvoir, dont le pilier est l'armée, a de facto interdit les manifestations du Hirak et multiplie les arrestations et les poursuites judiciaires à l'encontre d'opposants politiques, de militants hirakistes, d'avocats et de journalistes. Il dénie désormais toute légitimité à ce mouvement inédit et pacifique, sans véritable leadership, qu'il accuse d'être instrumentalisé par des «parties étrangères» hostiles à l'Algérie.

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