Catalogne: le futur président régional réclame à Madrid un référendum d’autodétermination

Par AlAhed avec AFP

L'indépendantiste modéré Pere Aragonés, qui doit être désigné président régional de la Catalogne vendredi, s'est engagé jeudi à réclamer à Madrid l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour cette région espagnole secouée en 2017 par une tentative de sécession.

«Je présente ma candidature à la présidence (de la Catalogne) pour faire en sorte qu'intervienne l'indépendance» et «pour que soit inévitable l'exercice du droit à l'autodétermination» des Catalans, a-t-il déclaré lors du débat au parlement régional sur son investiture qui s'est ouvert jeudi.

Indépendantiste modéré du parti Gauche Républicaine de Catalogne (ERC), Pere Aragonés, 38 ans, doit être désigné vendredi président régional par la majorité des députés régionaux.

Les indépendantistes ont renforcé leur majorité absolue lors des régionales du 14 février avec un total de 74 sièges et 52% des voix.

Pere Aragonés pourra compter sur les voix de l'autre grande formation indépendantiste, Ensemble pour la Catalogne (JxC) de l'ex-président régional Carles Puigdemont ainsi que des indépendantistes radicaux de la Candidature d'Unité populaire (CUP).

Mettant temporairement de côté leurs divergences, ERC et JxC ont trouvé lundi un accord pour continuer à gouverner ensemble la région, comme ils le font depuis 2015.

Fin mars, faute du soutien de JxC, Pere Aragonés avait échoué à se faire investir président régional par le parlement catalan.

La principale divergence entre ces deux partis porte sur la stratégie du mouvement séparatiste catalan.

ERC est en faveur d'un dialogue avec le gouvernement central de gauche du socialiste Pedro Sanchez qu'il soutient au Parlement de Madrid, alors que JxC refuse la négociation avec le pouvoir central et prône toujours l'indépendance unilatérale.

En échange de son appui, ERC a obtenu de Pedro Sanchez l'ouverture l'an dernier de négociations destinées à trouver un accord pour mettre fin à la crise catalane.

Cette négociation, gelée depuis le début de la pandémie, semble partie pour tourner au dialogue de sourds, les indépendantistes voulant y réclamer un référendum d'autodétermination, dont le gouvernement central ne veut pas entendre parler.