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Virus: le Japon prolonge l’état d’urgence à l’approche des JO, l’Inde enregistre de nouveaux records

Virus: le Japon prolonge l’état d’urgence à l’approche des JO, l’Inde enregistre de nouveaux records
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Par AlAhed avec AFP

Le gouvernement japonais a prolongé vendredi jusqu'à fin mai l'état d'urgence dans quatre départements, dont celui de Tokyo censé accueillir les JO cet été, tandis que l'Inde, confrontée à une flambée de la pandémie de coronavirus, enregistre de nouveaux records.

L'Inde, suivie par le Brésil, et les Etats-Unis, a le triste privilège de battre actuellement les records de mortalité quotidienne: 3.980 décès jeudi, pour 412.262 nouvelles contaminations.

Son bilan total, que les experts jugent largement sous-évalué, dépasse les 230.000 morts et les 21 millions de cas.

Les Japonais anti-JO

Au Japon, l'état d'urgence, réinstauré depuis le 25 avril à Tokyo et trois autres départements, y sera prolongé jusqu'au 31 mai, alors qu'il devait initialement prendre fin mardi prochain, et réinstauré dans deux autres départements.

Activé pour la troisième fois en un an, il prévoit la fermeture des bars et restaurants servant de l'alcool et de certains autres commerces, comme les grands magasins.

Le Japon enregistre actuellement 5.300 nouveaux cas quotidiens, pour quelque 10.500 morts au total. La pandémie demeure limitée mais épuise le système hospitalier, d'autant que les vaccinations n'avancent que très lentement.

La nouvelle flambée d'infections menace les Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août), déjà reportés d'un an en 2020 à cause de la pandémie. Les spectateurs venant de l'étranger ont déjà été exclus, et les organisateurs doivent encore trancher la question du public japonais.

La venue de plus de 10.000 athlètes de quelque 200 pays inquiète une nette majorité de Japonais opposée aux JO, selon tous les sondages. Plus de 200.000 personnes ont déjà signé une pétition lancée mercredi demandant l'annulation des JO.

Les laboratoires Pfizer et BioNTech ont promis de donner des vaccins contre le Covid-19 aux participants, inégalement protégés pour l'heure selon les pays.

Virus sur l'Everest

Toujours en Asie, des patients continuent de mourir en Inde aux portes des hôpitaux submergés, malgré l'aide internationale.

Selon les spécialistes, le pire serait encore à venir, avec un pic épidémique atteint seulement d'ici plusieurs semaines.

La situation se dégrade également dans les pays voisins du géant de 1,3 milliard d'habitants.

Au Népal, le Covid-19 menace la saison d'alpinisme, à cause d'indications alarmantes que l'épidémie sévit déjà sur «le toit du monde» même - ce que le gouvernement nie.

La semaine dernière, l'alpiniste américaine Gina Marie Han-Lee a préféré abandonner. «Après la première journée, j'ai pris un hélicoptère pour quitter l'EBC (camp de base de l'Everest) et rentrer à Katmandou. La situation du Covid sur l'EBC est un véritable merdier», a-t-elle expliqué sur Facebook.

Le mois dernier, l'alpiniste norvégien Erlend Ness avait été le premier détenteur d'un permis d'ascension de l'Everest dont la contamination avait été confirmée.

La respiration étant déjà difficile en haute montagne, une épidémie parmi les alpinistes serait potentiellement catastrophique.

Restrictions au Pakistan

Au Pakistan, les autorités, craignant une situation catastrophique comme en Inde, ont renforcé les restrictions - écoles et restaurants fermés, horaires réduits pour les magasins, armée en renfort - et interdit les déplacements à l'approche de l'Aïd el-Fitr, fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.

Mais elles ferment les yeux sur les rassemblements religieux, où les mesures de distanciation sociale sont largement ignorées. «Il y a une telle crainte d'une réaction violente des groupes religieux», déplore Saeedullah Shah, un médecin chargé de superviser la lutte anti-Covid pour l'Association médicale islamique pakistanaise.

Le Pakistan a enregistré près de 840.000 cas de coronavirus pour 18.500 décès, chiffres plutôt faibles pour un pays de 220 millions d'habitants, mais de nombreux experts estiment que l'épidémie est bien plus étendue.

Australie: frontières fermées jusqu'à fin 2022 ?

L'Australie pourrait maintenir ses frontières fermées jusqu'à fin 2022, a annoncé le ministre du Tourisme, la nouvelle vague de contaminations à travers le monde anéantissant tout espoir d'une réouverture à court terme.

L'Australie ne prolongera pas en revanche sa décision très controversée d'interdire à ses ressortissants de rentrer d'Inde, pays en proie à une très grave flambée épidémique, a annoncé le Premier ministre.

Allemagne: la 3e vague «semble brisée»

Le ministre allemand de la Santé Jens Spahn a jugé vendredi que la troisième vague de contaminations au Covid-19 semblait «brisée» dans le pays, avec un léger recul du nombre de cas.

«Le nombre d'infections baisse à nouveau mais reste toujours à un niveau élevé», a-t-il toutefois nuancé.

Débat sur les brevets

Sur le reste de la planète, le soutien américain à une levée des brevets sur les vaccins anti-Covid a suscité un fort intérêt, salué notamment par l'ONU, l'Union africaine, l'Organisation mondiale du commerce, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la France et la Russie.

Le débat surgit alors que la fracture continue de se creuser entre les nations déshéritées, à la peine, et les pays riches, où les campagnes de vaccination permettent une levée progressive des restrictions et une baisse des contaminations.

La prix Nobel d'économie Esther Duflo a salué vendredi «une bonne chose» mais souligné que les pays les plus riches doivent tenir leurs engagements envers les plus pauvres pour espérer avoir un impact.

Les réactions étaient plus nuancées du côté de l'Union européenne, jusqu'ici hostile à pareille initiative, mais qui s'est dite, par la voix de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, «prête à discuter».

«La protection de la propriété intellectuelle est la source de l'innovation et doit continuer à l'avenir à le rester», a en revanche mis en garde Berlin.

Sans surprise, le lobby pharmaceutique est hostile à la proposition américaine, comme la Suisse où cette industrie pèse lourd.

Pour l'heure, les brevets sont essentiellement détenus par des laboratoires américains globalement opposés à leur levée qui les priverait, selon eux, d'un retour sur des investissements coûteux.

Royaume-Uni: AstraZeneca pour les plus de 40 ans

Au Royaume-Uni, le comité scientifique supervisant la campagne de vaccination anti-Covid a recommandé vendredi de limiter l'usage du vaccin d'AstraZeneca aux plus de 40 ans, après le signalement de 242 cas de caillots sanguins.

Ce comité, qui souligne que les bénéfices restent supérieurs aux risques liés au Covid-19, avait déjà conseillé en avril de n'administrer ce vaccin, développé avec l'université d'Oxford, qu'aux plus de 30 ans quand c'était possible.

Retard de vaccination en Afrique

Le bureau régional pour l'Afrique de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde jeudi contre le risque d'une nouvelle vague de coronavirus sur le continent à cause de retards croissants dans la vaccination par rapport au reste du monde.

Le continent africain ne représente plus que 1 % des doses de vaccin administrées dans le monde, contre 2 % il y a quelques semaines, indique le bureau régional de l'OMS.

Sommet social européen

Les dirigeants de l'UE se réunissent à partir de vendredi à 13H00 locale (12H00 GMT) à Porto, au Portugal, pour tenter de construire une Europe plus sociale après les dégâts économiques de la pandémie, mais la route s'annonce longue avant des réalisations concrètes tant les Vingt-Sept sont divisés.

Plus de 3,2 millions de morts

La pandémie a fait au moins 3.258.595 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi à 10H00 GMT.

Les Etats-Unis sont le pays ayant enregistré le plus de décès (580.064), devant le Brésil (416.949), l'Inde (234.083), le Mexique (218.173) et le Royaume-Uni (127.583).

Ces chiffres sont globalement sous-évalués. Ils se fondent sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé, sans inclure les réévaluations fondées sur des bases statistiques.

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