Tribune de militaires: Marine Le Pen réitère son soutien, n’y voit aucune menace de putsch
Par AlAhed avec sites web
Ce mardi 27 avril, Marine Le Pen a réitéré son soutien à la tribune de militaire publiée dans les colonnes de Valeurs Actuelles . «Ils viennent dire qu’il faut appliquer les lois et je partage leur constat» et leur «appel à la conscience de la situation catastrophique de ce pays», a réaffirmé la présidente du Rassemblement national, sur Franceinfo, critiquée pour avoir soutenu cette tribune.
Le 21 avril, une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d’un millier d’autres militaires signaient une tribune dans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles pour demander à Emmanuel Macron de défendre le patriotisme. Les militaires y disent aussi être «disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation».
Aucune menace de putsch, assure Marine Le Pen
S’agit-il d’une menace de putsch, soixante ans jour pour jour après le putsch des généraux contre le général de Gaulle ? «Je crois que vous avez mal lu la tribune», a répondu ce matin Marine Le Pen, assurant ne pas voir de menace dans cette tribune. «Je pense que ces problèmes se règlent par la politique, dans un cadre démocratique», a-t-elle précisé.
Marine Le Pen avait déjà eu l’occasion de soutenir cette tribune dans un texte publié dans Valeurs Actuelles. «Je vous invite à vous joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre […] qui est avant tout la bataille de la France. Comme citoyenne et comme femme politique, je souscris à vos analyses et partage votre affliction», avait écrit, dans l’hebdomadaire d’extrême droite, la présidente du Rassemblement national.
Un soutien qu’elle réaffirme aujourd’hui. «J’ai le calme des vieilles troupes face aux agitations gauchistes», dit-elle, affirmant ne pas regretter son appui à cette tribune.
Parly demande des sanctions
La ministre des Armées Florence Parly a demandé des sanctions contre les militaires - dont une vingtaine de généraux - signataires d'une tribune. «Pour ce qui concerne les militaires qui ont enfreint le devoir de réserve, bien entendu, des sanctions sont prévues, et j'ai donc demandé pour ceux qui seraient parmi les signataires signalés, des militaires d'active, j'ai demandé au chef d'état-major d'appliquer les règles qui sont prévues dans le statut des militaires, c'est-à-dire des sanctions», a-t-elle déclaré lundi sur la radio France Info.
Marine Le Pen fortement critiquée par le gouvernement
«La tribune irresponsable publiée dans Valeurs Actuelles est uniquement signée par des militaires à la retraite, qui n’ont plus aucune fonction dans nos armées et ne représentent qu’eux-mêmes», commentait la ministre des Armées sur Twitter, en rappelant que deux principes immuables guident l’action des militaires vis-à-vis du politique : neutralité et loyauté.
«Les mots de Madame Le Pen reflètent une méconnaissance grave de l’institution militaire, inquiétant pour quelqu’un qui veut devenir cheffe des armées», avait-elle ajouté.
«La ministre est dans son rôle de rappeler le devoir de réserve», a réagi Marine Le Pen, tout en ajoutant: «Le gouvernement met beaucoup de fermeté à leur égard, on aimerait qu’il y ait autant de fermeté contre la violence qui pourrit la vie de nos compatriotes».
De son côté, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a estimé ce 27 avril sur LCI que ces militaires «se trompent d’ennemi». «La faute est grave car nous sommes en guerre et on attend des militaires l’éthique de responsabilité», a poursuivi l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac.
Quant au soutien de Marine Le Pen, il estime qu’«engager les militaires à faire de la politique n’est pas une attitude d’État : Marine Le Pen a raté une occasion de montrer qu’elle avait pris une nouvelle dimension».