Russie: dans son discours annuel, Poutine met en garde l’Occident
Par AlAhed avec AFP
Vladimir Poutine a promis mercredi à ses rivaux occidentaux une riposte «dure» en cas de provocations, dans un grand discours que l'opposition a voulu perturber en organisant des manifestations pour la libération d'Alexeï Navalny.
L'allocution et ces actions de protestation interviennent en pleines tensions russo-occidentales sur le sort de cet opposant emprisonné et en grève de la faim, mais aussi d'un déploiement militaire russe très important aux frontières de l'Ukraine.
Le président russe a quant à lui, dans son grand discours annuel, adressé une mise en garde à ses adversaires étrangers avec lesquels il croise le fer sur de multiples dossiers.
«Les organisateurs de provocations menaçant notre sécurité le regretteront comme jamais ils n'ont eu à regretter quelque chose», a-t-il prévenu.
Ligne rouge
«J'espère que personne n'aura l'idée de franchir une ligne rouge», a-t-il encore dit, promettant une riposte «asymétrique, rapide et dure».
Il a comparé les Américains au tigre Shere Khan du Livre de la jungle, entouré de «chacals hurlants».
La Russie, du fait du conflit en Ukraine, de la répression de l'opposition, d'accusations de cyberattaques et d'ingérences est sous le coup de multiples sanctions occidentales.
Mais le seul dossier international précis abordé par M. Poutine est celui d'une tentative «de coup d'État et d'assassinat du président du Bélarus», dénoncée le week-end dernier par les services de sécurité des deux pays qui y ont vu la main d'opposants soutenus par les Etats-Unis.
Et il n'a pas répondu aux appels occidentaux à retirer les dizaines de milliers de troupes russes déployées aux frontières de l'Ukraine, nourrissant la crainte d'un conflit d'ampleur.
Immunité collective à l’automne
La crise économique et sanitaire due au Covid-19 a figuré en bonne place du discours, d'autant que des législatives sont prévues en septembre.
Le président Poutine a dit viser une immunité collective contre la Covid-19 en Russie à l'automne, saluant la «véritable percée» scientifique de son pays avec la création de trois vaccins.
«Nos scientifiques ont fait une véritable percée. La Russie dispose désormais de trois vaccins fiables contre le coronavirus», dont son injection phare, le Spoutnik V, a souligné M. Poutine.
M. Poutine a également promis «d'assurer la croissance des revenus des citoyens» en berne depuis des années, sous l'effet des sanctions et désormais aussi de la pandémie.
A l'approche des élections, Vladimir Poutine reste populaire, mais son parti, réputé corrompu, ne l'est guère.
Sans surprise, M. Poutine n'a pas évoqué l'opposant Alexeï Navalny, qui a cessé de s'alimenter le 31 mars pour protester contre ses conditions de détention.
L'Occident réclame sa libération et la vérité sur son empoisonnement en août 2020 et dans lequel les services spéciaux seraient impliqués.
Malgré l'interdit, des manifestations ont eu lieu dans des dizaines de villes russes mercredi, notamment à Moscou et Saint-Pétersbourg où des foules importantes se sont réunies, sans pour autant atteindre l'ampleur de la mobilisation du début d'année, après l'arrestation de Navalny.
Le chef du Kremlin devait participer jeudi à distance à la réunion sur le climat organisée par Joe Biden et un sommet entre les deux présidents se profilerait pour cet été.