Violences du 1er mai 2018: Alexandre Benalla et trois autres personnes renvoyées en procès
Par AFP
Alexandre Benalla, ex-collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Élysée, a été renvoyé en procès lundi 12 avril par le juge d'instruction chargé d'enquêter sur l'affaire des violences du 1er mai 2018 dans la capitale, d'après des sources judiciaires.
L'ordonnance de renvoi au tribunal correctionnel datée de lundi 12 avril, quasi conforme aux réquisitions du parquet de Paris, renvoie l'ex-chargé de mission, reconverti dans le privé, devant le tribunal correctionnel pour «violences volontaires», «immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique» ou encore «port d'arme» ou «port public d'insigne» non-autorisé.
En effet, le 18 juillet 2018, le quotidien Le Monde identifie le collaborateur du chef de l'État dans une vidéo tournée et diffusée le 1er mai par Taha Bouhafs, militant de La France insoumise devenu depuis journaliste. Dans ce document, Alexandre Benalla, coiffé d'un casque à visière des forces de l'ordre, s'en prend à un jeune homme à terre, sur la place de la Contrescarpe à Paris. En quelques heures, l'affaire se transforme en scandale politique et crée une crise sans précédent pendant la mandature d'Emmanuel Macron.
«Violation du secret professionnel»
Le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire le 19 juillet sur les faits de «violences». Rapidement élargie à des faits de détournements d'images de vidéo-surveillance dont sont soupçonnés de hauts responsables policiers, cette affaire très sensible est confiée trois jours plus tard à des juges d'instruction. Alexandre Benalla est accusé d'avoir molesté des manifestants en marge du défilé du 1er-Mai, non seulement place de la Contrescarpe à Paris mais aussi, depuis d'autres révélations d'août 2018, au Jardin des plantes.
À son côté, son acolyte Vincent Crase, ex-salarié de la République en marche, qui figurera sur le banc des prévenus pour les mêmes infractions. Benalla et Crase contestent les violences, estimant avoir aidé les forces de l'ordre à interpeller des manifestants qui leur jetaient des projectiles. Deux anciens hauts gradés de la Préfecture de police de Paris, impliqués dans la remise des images des incidents de la place de la Contrescarpe à M. Benalla, sont également renvoyés en correctionnelle, notamment pour «violation du secret professionnel». Le juge a prononcé en revanche un non-lieu pour un troisième fonctionnaire de police qui avait initialement été mis en cause.