La Russie développerait une torpille nucléaire à tsunamis
Par AlAhed avec AFP
Poséidon est le dieu de la mer et des océans dans la mythologie grecque. Mais ce serait également le nom d'un projet d'armement russe d'envergure.
Pour répondre aux ambitions du président russe Vladimir Poutine, qui souhaite faire de la Russie une puissance militaire internationale, une «super arme» serait en cours de développement.
Selon plusieurs experts, cités par CNN, il s'agirait d'une torpille nucléaire capable de se faufiler dans les fonds marins, de passer outre les défenses côtières de potentiels ennemis et de provoquer des tsunamis radioactifs.
Poseidon 2M39 – nom de cette torpille nucléaire – permettrait de larguer une ogive de plusieurs mégatonnes, capable d'anéantir des pans entiers du littoral attaqué et de le rendre inhabitable pendant très longtemps, rapporte encore CNN.
Une «carte de négociations» pour l'avenir militaire de la Russie
Les experts internationaux, notamment aux États-Unis, ont sérieusement étudié la menace. Au départ, en 2015, la fameuse torpille n'était qu'un plan destiné à faire peur. Mais le développement de cette «super arme» a fini par s'accélérer.
Vladimir Poutine a mis un coup de pression à son ministre de la Défense Sergei Shoïgou et le projet Poseidon 2M39 pourrait entrer en phase de tests dans les mois à venir.
Des sous-marins conçus pour transporter l'arme furtive ont même déjà fait des essais selon les médias russes.
Pour Katarzyna Zysk, professeure à l'Institut norvégien de recherches pour la défense, la torpille nucléaire serait en réalité une sorte de carte de négociations pour la Russie, qui accorde de plus en plus d'importance aux territoires arctiques.
Vive inquiétude pour l'environnement
«C'est un projet qui sera utilisé pour faire peur, comme une carte de négociations à l'avenir, peut-être en matière de contrôle de l'armement», a expliqué Katarzyna Zysk à CNN.
Mais pour qu'un projet fasse peur, il faut qu'il soit perçu comme «crédible». «Cela semble être réel.»
Les essais nucléaires font aussi peser une sérieuse menace sur l'environnement.
«Nous sommes inquiets sur le plan écologique», a confié Andreas Stensones, chef du renseignement norvégien.
«Ce n'est pas juste une théorie. Nous avons connu de graves accidents ces dernières années», a-t-il déclaré, faisant référence à l'accident de Nyonoksa en août 2019, imputé à l'explosion supposée d'un missile de croisière Burevestnik.