Génocide au Rwanda: publication attendue du rapport sur le rôle de la France
Par AlAhed avec AFP
Un rapport très attendu d'historiens sur le rôle de la France avant, pendant et après le génocide des Tutsis au Rwanda va être remis vendredi à Paris au président Emmanuel Macron, a appris l'AFP de deux sources informées de sa publication.
Sous couvert d'anonymat, ces deux sources ont précisé que le rapport serait remis dans l'après-midi.
Il pourrait marquer une étape importante dans les relations dégradées entre la France et le Rwanda, alors qu'Emmanuel Macron s'est illustré par sa volonté de faire évoluer certains dossiers mémoriels délicats.
La commission d'historiens dirigée par Vincent Duclert a été mise en place en 2019 par Emmanuel Macron pour faire la lumière sur le rôle de Paris, en lui offrant l'accès à l'ensemble des archives françaises, dont certaines n'avaient pas été ouvertes à la consultation.
Selon l'ONU, environ 800.000 personnes, essentiellement dans la minorité Tutsi, ont été tuées en trois mois lors de massacres déclenchés après l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.
Les zones d'ombre qui entourent les actions de la France autour de cette période, reste une source récurrente de polémiques en France et empoisonnent les relations avec Kigali depuis plus de 25 ans.
La France a notamment conduit l'opération Turquoise, une intervention militaro-humanitaire lancée par Paris, sous mandat de l'ONU entre juin et août 1994. Ses détracteurs estiment qu'elle visait en réalité à soutenir le gouvernement génocidaire hutu.
Dans sa lettre de mission à Vincent Duclert, un historien spécialiste des génocides, Emmanuel Macron lui demandait que le rapport analyse «le rôle et l'engagement de la France au Rwanda au cours de cette période, en tenant compte du rôle des autres acteurs» et contribue au «renouvellement des analyses historiques sur les causes du génocide des Tutsi (...), ainsi que sur son déroulement, en vue d'une compréhension accrue de cette tragédie historique et de sa meilleure prise en compte dans la mémoire collective, notamment par les jeunes générations».