Le Bangladesh défend le recours aux barbelés dans les camps de Rohingyas
Par AlAhed avec AFP
Les autorités du Bangladesh ont défendu mercredi le recours aux clôtures de barbelés cernant les vastes camps de réfugiés rohingyas de Cox's Bazar dans le sud du pays qui auraient entravé des réfugiés cherchant à fuir un incendie dévastateur qui a coûté la vie à au moins 15 morts et laissé près de 50.000 sans-abri.
Des réfugiés rohingyas se sont plaints, devant la presse et sur les réseaux sociaux, que certains d'entre eux avaient été blessés en se frayant un accès à travers les barbelés pour échapper aux flammes.
Selon l'ONU, les organisations d'aide aux réfugiés et des dirigeants rohingyas, les clôtures barbelées érigées ont entravé le travail de sauvetage et causé des blessures aux personnes qui cherchaient à se sauver du gigantesque incendie qui s'est déclaré lundi, réduisant en cendres quelque 10.000 baraques de réfugiés.
«Les efforts de sauvetage se sont révélés difficiles en raison de la présence de clôtures d'enceinte», indique dans une déclaration conjointe les Nations unies et les agences d'aide locales et internationales.
Près d'un million de Rohingyas, minorité musulmane de Birmanie, vivent dans des conditions misérables, dans des abris faits de bambous et de bâches, dans les camps de Cox's Bazar, après avoir fui les persécutions militaires dans leur pays en 2017.
Le commissaire aux réfugiés du Bangladesh, Shah Rezwan Hayat, a défendu le recours aux clôtures construites ces derniers mois dans un contexte de dégradation de l'ordre public.
«Je ne pense pas que ces clôtures aient entravé les efforts de sauvetage. Il y a suffisamment de voies dans les camps et les centaines de nos fonctionnaires, policiers et volontaires étaient présents pour les secourir», a-t-il affirmé à l'AFP.
Il a ajouté que les clôtures n'avaient pas été construites à l'intérieur des camps pour servir de barrières entre les différents camps.
«Les clôtures de fils barbelés ont été érigées à la limite extérieure des camps pour assurer la sûreté et la sécurité des Rohingyas. Si les clôtures avaient fait office de barrière, comment des dizaines de camions de pompiers et de fourgons de police ont-ils pu pénétrer dans les camps dans les 20 minutes qui ont suivi l'incendie ?», a-t-il interrogé.
M. Hayat a également rejeté le chiffre avancé par l'ONU de 400 personnes portées disparues dans l'incendie, affirmant que la plupart les Rohingyas affectés avaient trouvé refuge chez des proches dans des camps voisins, dans des écoles et des centres de transit pour réfugiés.
«Nous sommes sur le terrain. Jusqu'à présent, nous ne pensons pas que quiconque manque à l'appel», a-t-il déclaré, ajoutant que les autorités et les agences des Nations unies construisaient actuellement des tentes et des abris temporaires et que la plupart des réfugiés avaient commencé à réinvestir les lieux.
Selon la police, aucune personne disparue ne lui a été signalée, en revanche huit personnes étaient interrogées sur l'origine de l'incendie. Selon M. Hayat, les premières constatations suggèrent que le feu est parti d'un réchaud dans une baraque de réfugiés, avant de se propager rapidement en raison d'un vent fort et de bonbonnes de gaz.