Egypte: les atteintes aux libertés fermement dénoncées à l’ONU
Par AFP
L'Egypte doit cesser d'abuser de sa législation anti-terroriste pour museler les opposants au régime, les défenseurs des droits et les journalistes, et maintenir ses critiques en détention préventive indéfiniment, ont exigé plusieurs dizaines de pays devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU vendredi.
Trente et un pays ont aussi fait part de leur «profonde inquiétude concernant l'usage de la législation anti-terroriste contre les militants des droits de l'homme, les personnes LGBTI, les journalistes, les politiciens et avocats», dans un message vidéo lu par l'ambassadrice de Finlande à Genève, Kirsti Kauppi.
Le texte, mentionne en particulier le cas d'une importante association de défense des droits de l'homme, l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), qui a vu certains de ses membres arrêtés en 2020 et qui a été accusée de terrorisme après une rencontre avec des ambassadeurs étrangers.
Ces membres ont été libérés, l'arrestation ayant provoqué un tollé international.
L'ambassadrice a également demandé aux autorités «de faire cesser les longues périodes de détention préventive infligées aux défenseurs des droits et aux militants de la société civile au nom de la législation contre le terrorisme».
Elle a en particulier critiqué une méthode connue sous le nom de «rotation» consistant à prolonger les détentions au-delà de la limite légale par une manoeuvre de procédure.
Le texte demande aussi la libération de tous les journalistes.
L'Egypte compte plus de 60.000 détenus d'opinion selon des ONG.