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En 2020, 320.200 emplois salariés privés ont été détruits en France

En 2020, 320.200 emplois salariés privés ont été détruits en France
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Par AlAhed avec sites web

En 2020, l'apocalypse annoncée sur l'emploi salarié n'aura finalement pas été aussi terrible que redouté en France. D'après les dernières données consolidées de l'Insee, au quatrième trimestre, 20.600 emplois salariés ont été détruits sur les trois derniers mois de l'année, public et privé confondus. Les premières estimations de l'Insee, publiées il y a quelques semaines, étaient plus pessimistes et ont depuis été revues à la hausse.

Au total, sur l'année, ce sont donc 283.900 emplois qui auront disparu. La baisse s'élève à 320.300 emplois dans le privé sur l'année, quand 36.200 emplois ont été créés dans le secteur public. Les pertes sont particulièrement nombreuses dans le tertiaire marchand (-326.000) et l'industrie (-57.500). Le tertiaire non marchand, la construction et la fonction publique ont, à l'inverse, créé des postes.

Au quatrième trimestre, la baisse se concentre sur le secteur privé (-28.200 emplois). Le secteur public, à l'inverse, a gagné 7600 emplois. Autre tendance, l'intérim poursuit son rebond : après avoir chuté de 40,3% au premier trimestre (-317.300 emplois), il a gagné 240.000 emplois au second et troisième trimestre et continue de se redresser sur les trois derniers mois de l'année. En progressant de 5,1% au quatrième trimestre, il termine l'année en perdant 41.900 emplois au total par rapport à son niveau fin 2019.

L'année aura donc été particulièrement mouvementée sur le front de l'emploi: le premier trimestre, cataclysmique, a mené à la destruction de 488.000 emplois, une tendance aggravée par la perte de 201.000 postes au second trimestre. Soit près de 700.000 postes en un semestre. Un net rebond a ensuite été observé, avec le déconfinement et à la faveur de l'été, qui a vu la création de 425.600 postes. Et, durant le quatrième trimestre, le retour du confinement et des restrictions a stoppé net cette reprise enclenchée. In fine, l'emploi salarié retrouve son niveau de 2018, annulant plusieurs années de hausse.

Une amélioration lente mais assurée

La tempête aurait cependant pu être bien pire: en décembre, l'Insee disait s'attendre à la destruction de 301.000 emplois supplémentaires, alors que le second confinement était encore en place. Au total, «entre fin 2019 et fin 2020, 597.000 emplois salariés auraient donc été détruits, soit 2,3 % du niveau d'avant-crise», prévoyaient à l'époque les statisticiens nationaux. La baisse est donc bien moins marquée que prévu.

Les boucliers déployés par l'exécutif depuis le début de la crise ont joué leur rôle, la chute de l'emploi ayant été bien moins marquée que celle de l'activité. Le chômage partiel, notamment, «a concerné jusqu'à un salarié sur trois en avril», rappelait l'Insee. Commentant ces chiffres, Bruno Le Maire a estimé que «l'emploi souffre moins que ce qui avait été anticipé. 320.000 emplois perdus, c'est trois fois moins que ce qui avait été anticipé», a-t-il déclaré sur France 2. Les «mesures prises» ont permis d'améliorer la «résistance du marché du travail», s'est félicité le patron de Bercy.

L'activité encore à 95% de la normale

La situation prendra du temps pour s'améliorer. Dans son point de conjoncture, publié lundi soir, la Banque de France souligne que l'activité française a plafonné à 95% de la normale, en janvier et février. Si certains secteurs «non directement exposés aux mesures sanitaires» se portent bien, d'autres, «plus directement touchés», fonctionnent au ralenti voire ont poursuivi leur déclin. Une situation qui faisait dire à Bruno Le Maire, il y a quelques jours, qu'il existait, aujourd'hui, «deux économies en France».

En mars, la Banque de France s'attend à un «comportement attentiste» des entreprises, qui voient leur avenir se dégager lentement mais sûrement. «Le PIB serait en légère hausse au premier trimestre par rapport au trimestre précédent», prévoit l'institution, qui table sur un acquis de croissance en moyenne annuelle fin mars «proche de 4%». L'exécutif, de son côté, espère une «movida», selon les termes de Gabriel Attal, autrement dit une bonne reprise rapide, dynamique et créative, à partir du moment où les restrictions sanitaires auront été levées. Le rebond du troisième trimestre leur donne des raisons d'espérer: avec la fin du premier confinement, la consommation et l'activité étaient repartis en flèche durant l'été.

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