noscript

Please Wait...

Birmanie: les forces de sécurité déployées dans Rangoun après une nuit d’arrestations

Birmanie: les forces de sécurité déployées dans Rangoun après une nuit d’arrestations
folder_openAsie access_time depuis 3 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Par AlAhed avec AFP

Les forces de sécurité se déploient de nouveau mardi 9 mars à Rangoun après avoir encerclé des centaines de manifestants pro démocratie dans le centre-ville la nuit dernière, multipliant les raids contre des habitations et les arrestations.

Des axes de la capitale économique de la Birmanie sont bloqués par les militaires et les commerçants se dépêchent d'écouler leur marchandise avant d'éventuelles nouvelles violences.

Dans la nuit de lundi à mardi, des centaines de contestataires, dont de nombreuses Birmanes venues célébrer la Journée internationale des droits des femmes, ont été acculés pendant des heures dans le quartier de Sanchaung, théâtre de multiples rassemblements anti-junte ces derniers jours.

Les forces de sécurité ont fouillé les maisons à la recherche de manifestants et des détonations ont été régulièrement entendues.

Quiconque sera surpris en train de cacher des protestataires sera puni, ont averti les médias d'État.

«La police a inspecté toutes les habitations de la rue. Ils sont venus dans notre appartement, mais nous n'avions caché personne» et ils sont repartis, a relaté un résident.

«Ils nous ont dit de ne pas les regarder, sinon ils allaient tirer», a raconté un autre.

Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Pour soutenir les manifestants assiégés, des centaines d'habitants ont bravé le couvre-feu imposé par les autorités en descendant dans les rues.

«Libérez les étudiants», ont-ils scandé, les forces de sécurité tirant, notamment des grenades assourdissantes, pour tenter de les disperser.

Les protestataires ont pu quitter le quartier aux premières heures du jour.

60 civils tués depuis le putsch

«La patience du gouvernement est épuisée», ont mis en garde les médias d'État après cinq semaines de manifestations pro démocratie quotidiennes.

La junte poursuit plus que jamais sa répression pour tenter d'éteindre l'insurrection pacifique contre le coup d'État qui a renversé Aung San Suu Kyi le 1er février.

Trois manifestants ont été tués lundi et plusieurs blessés.

L'armée plonge tous les jours davantage le pays «dans un climat de peur», déplore l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP) qui recense au moins 60 civils tués depuis le putsch et plus de 1.800 arrêtés.

À Myitkyina (nord), des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des contestataires inanimés et couverts de sang, l'un d'entre eux gisant face contre terre, une partie du crâne arrachée. Une religieuse catholique en habit blanc s'est mise à genoux dans la rue, suppliant la police de ne pas tirer.

À Mandalay (centre), deux véhicules militaires ont heurté des protestataires, six ont été blessés, dont deux grièvement.

Les événements de Sanchaung ont conduit à un nouveau concert de protestations internationales.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté à «la retenue maximale» et à «la libération» des manifestants «sans violences ni arrestations».

La représentation de l'Union européenne en Birmanie, les ambassades des États-Unis et du Royaume-Uni, l'ancienne puissance coloniale, ont diffusé des messages similaires.

Comments

//