Guinée équatoriale: Au moins 20 morts et 600 blessés dans des explosions de dépôts militaires
Par AlAhed avec AFP
Au moins 20 personnes ont été tuées et 600 blessées dimanche en Guinée équatoriale dans quatre explosions accidentelles de dépôts d’armes et munitions d’un camp militaire qui ont également littéralement rasé plusieurs quartiers d’habitations.
Selon le chef de l'État, elles ont été provoquées par un «accident dû à la négligence de l'unité en charge de garder les explosifs» dans le camp militaire de Bata.
Dans un rayon impressionnant autour de ce camp à Bata, la capitale économique, les maisons et autres immeubles ont été éventrés, aplatis et d’énormes parpaings de béton jonchent les rues sur des centaines de mètres, selon des images de la télévision d’État TVGE.
De nombreux enfants, des femmes, des hommes et des vieillards fuyaient, parfois portés ou en claudiquant, un paysage de désolation encore enveloppé d’épaisses volutes de fumée et de poussière après au moins quatre terrifiantes déflagrations espacées de longues minutes.
«La ville de Bata a été victime d’un accident provoqué par la négligence de l’unité chargée de garder les dépôts de dynamite, d’explosifs et de munitions du camp militaire de Nkoa Ntoma, lesquels ont pris feu à cause des brûlis allumés dans leurs champs par les fermiers qui ont finalement fait exploser successivement ces dépôts», a détaillé M. Obiang Nguema, qui détient, à 78 ans, le record mondial de longévité pour un président actuellement en vie. Il avait évoqué 17 morts et 500 blessés, mais le ministère de la Défense a établi un nouveau bilan en fin de soirée : au moins 20 morts et 600 blessés.
Selon un communiqué du ministère, «les explosions […] de munitions de gros calibre» ont provoqué des «ondes de choc qui ont détruit totalement de nombreuses maisons avoisinantes».
La ville de Bata abrite environ 800 000 des quelques 1,4 million d’habitants de ce petit État riche de son pétrole et de son gaz, mais où la grande majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Le camp militaire du quartier de Nkoa Ntoma abrite notamment des éléments des forces spéciales et de la gendarmerie.
Selon un tweet du ministère de la Santé, de nombreux habitants des quartiers environnants doivent encore se trouver sous les décombres de leurs maisons ou immeubles. La TVGE montrait en boucle des images de civils et de pompiers extrayant des enfants et des adultes d’amas de béton et de ferrailles.
Appel à l’aide
Le chef de l’État a ordonné une enquête et «a lancé un appel à la communauté internationale à soutenir la Guinée équatoriale dans ces moments rendus encore plus difficiles par la conjonction de la crise économique due à la chute des prix du pétrole et de la pandémie de COVID-19».
Durant quelques heures, les communications téléphoniques entre Bata, un port situé sur la partie continentale du pays, et la capitale Malabo, sur l’île de Bioko, étaient difficiles voire impossibles.
La Guinée équatoriale est l’un des pays les plus fermés du continent sinon du monde et le régime de Teodoro Obiang Nguema est régulièrement accusé d’atteintes aux droits humains par ses opposants et des organisations internationales.