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Birmanie: nouvelles manifestations, l’ONU divisée face aux «appels désespérés»

Birmanie: nouvelles manifestations, l’ONU divisée face aux «appels désespérés»
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Par AFP

Les manifestants pro-démocratie continuent à défiler samedi en Birmanie, au lendemain d'une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l'ONU divisé sur la réponse à apporter aux «appels désespérés» de la population.

La junte poursuit sa répression meurtrière: au moins 55 personnes ont été tuées depuis le début de l'insurrection pacifique contre le coup d'État du 1er février qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi.

Malgré cela, la mobilisation ne faiblit pas à travers le pays. À Loikaw (centre), des centaines de personnes, dont des enseignants en uniforme vert et blanc, ont brandi des panneaux appelant à la désobéissance civile. «Notre révolution doit gagner», «Si vous allez au travail, vous aidez la dictature», a scandé la foule.

Les appels à la grève ont un impact important sur certains secteurs de l'économie déjà très fragile du pays, avec des banques incapables de fonctionner, des hôpitaux fermés et des bureaux ministériels vides. Les médias d'État ont exhorté les fonctionnaires à reprendre le travail, faute de quoi «ils seront licenciés à partir du 8 mars».

Dans le quartier de San Chaug, à Rangoun, la capitale économique, la police a détruit les barricades de fortune érigées par les manifestants et tiré des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes pour disperser de petits rassemblements, mais ceux-ci se sont rapidement reformés après son départ. «Dans nos révolutions passées, nous n'avons jamais gagné (..) Cette-fois, nous devons nous battre avec la jeune génération pour remporter la victoire», a déclaré à l'AFP le militant Maung Saungkha.

Rien n'infléchit les généraux qui profitent aussi des divisions de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni vendredi, n'a pas réussi à se mettre d'accord sur une déclaration commune. Des négociations sur un texte doivent se poursuivre la semaine prochaine, d'après des sources diplomatiques.

«Nous sommes prêts à envisager des sanctions internationales conformément à la Charte des Nations unies si la situation continue à se détériorer», a fait savoir l'ambassadrice britannique Barbara Woodward à l'issue de la réunion, organisée à l'initiative du Royaume-Uni.

Des mesures coercitives ont été annoncées par les États-Unis et l'Union européenne, mais des observateurs exhortent à aller plus loin avec un embargo international sur les livraisons d'armes, une décision qui nécessite l'accord de tous les membres du Conseil.

«Voisin amical»

Or, Pékin et Moscou, alliés traditionnels de l'armée birmane et exportateurs d'armes dans le pays, refusent de parler de «coup d'État», l'agence de presse chinoise évoquant début février un simple «remaniement ministériel». Notre pays veut être «un voisin amical», a déclaré vendredi l'ambassadeur chinois Zhang Jun, mettant en garde contre des sanctions qui ne feraient qu'«aggraver les tensions ou compliquer davantage la situation». Les autres voisins régionaux font peu entendre leur voix.

 

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