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L’Afrique du sud, complice des atrocités au Yémen, selon une ONG

L’Afrique du sud, complice des atrocités au Yémen, selon une ONG
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Par AlAhed avec agences

Des armes sud-africaines ont été utilisées dans la guerre à caractère régional qui déchire le Yémen, révèle l’organisation sud-africaine «Open Secrets».

Dans un rapport intitulé «Profiting from Misery - South Africa's war crimes in Yemen» publié mercredi 3 mars 2021, l’organisation accuse les entreprises sud-africaines d’armement d’avoir vendu des armes et munitions à différents pays participants au conflit qui se déroule dans ce pays de la péninsule arabique. Le document révèle que depuis 2015, quelques mois après que la guerre a éclaté au Yémen, les entreprises d'armement sud-africaines ont exporté des armes pour une valeur de 2,81 milliards de rands (190 millions $) vers l'Arabie saoudite, et de 4,74 milliards de rands (316 millions $) vers les Emirats arabes unis (EAU), deux pays directement impliqués dans la guerre.

«Ces exportations comprennent des mortiers et des obus de mortier, des canons et des obus d'artillerie, des munitions, des véhicules de combat blindés et des logiciels pour divers types de guerre électronique. Une grande partie de ce matériel a probablement été utilisée dans le cadre de l'offensive saoudienne et émiratie au Yémen, avec des conséquences dévastatrices pour la population civile», selon le rapport.

Plus précisément, l’étude met en cause l’entreprise Rheinmetall Denel Munitions (RDM), co-détenue par une firme allemande et l’Etat sud-africain dont les munitions auraient été utilisées dans une attaque contre la ville portuaire stratégique de Hodeidah au Yémen en 2020, entraînant une détérioration de la situation humanitaire déjà catastrophique dans le pays.

L’Allemagne a imposé un embargo sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite en 2018 (l’Italie a fait de même en janvier 2021).

«Ce que nous voulons montrer dans notre rapport, ce ne sont pas seulement les lacunes du contrôle des ventes d’armes par l’Afrique du sud mais aussi que ces lacunes permettent aux multinationales de l’armement d’utiliser leur filiale sud-africaine pour contourner les embargos dans leur propre pays», explique Michael Marchant, chercheur à Open secrets.

Apres la fin de l’apartheid, l’Afrique du sud s’était engagée à n’exporter des armes qu’aux pays qui respectent les droits de l’homme. Le président Nelson Mandela avait ainsi refusé d'en vendre à la junte au pouvoir au Nigeria. Il avait mis en place un «comité de contrôle des armes conventionnelles», composé de ministres. Le comité ne peut pas approuver des contrats qui «contribuent à des violations de droits de l’homme ou à l’aggravation d’un conflit. Il doit prendre un compte toutes les informations disponibles dans le public».

En réalité, ce comité a failli à sa mission, selon le rapport d’«Open source». En 2014 et 2018, les exportations vers l’Arabie saoudite et les Emirats ont représenté entre un tiers et la moitié des ventes d’armes de l’Afrique dans le monde. Quand l’Afrique du sud a ajouté une clause en 2017, lui permettant d’inspecter les stocks d’armes pour s’assurer qu’ils ne soient pas utilisés dans d’autres pays, l’Arabie saoudite et les Emirats ont immédiatement dénoncé
«une atteinte à leur souveraineté».

 

 

 

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