Bahreïn: des ONG appellent les Etats-Unis à défendre les droits humains
Par Alahed avec AFP
Des organisations de défense des droits humains ont exhorté jeudi la nouvelle administration américaine à s'attaquer à la «détérioration dramatique» des droits de l'Homme à Bahreïn, dans le cadre de sa nouvelle politique dans la région du Golfe.
Quinze organisations, parmi lesquelles Amnesty International et le Bahraïn Institute for Rights and Democracy (BIRD), ont appelé les Etats-Unis à faire de nouveau des droits humains «un élément clé de la diplomatie américaine» dans le Golfe.
Dans une lettre ouverte au secrétaire d'Etat, Antony Blinken, elles affirment que les dirigeants du Bahreïn avaient été «encouragés» par le mépris affiché de l'ancien président Donald Trump pour les normes internationales en matière de droits humains.
Sous la présidence de Joe Biden, les Etats-Unis devraient montrer plus d'intérêt aux violations des droits humains dans le Golfe, après l'ère très permissive de son prédécesseur.
Après le soulèvement de Bahreïn en 2011, qui a abouti à une répression sanglante menée avec l'aide des forces saoudiennes, les partis d'opposition ont été interdits et des dizaines d'opposants politiques ont été emprisonnés, ce qui a provoqué des critiques à l'international.
Entre 2016 et 2017, les autorités ont dissous les deux principaux groupes d'opposition, le chiite Al-Wefaq, qui était représenté au Parlement jusqu'en 2011, et la formation laïque de l'Action démocratique nationale, ou Al-Waad, sous prétexte de liens présumés avec des «terroristes».
En juillet 2020, la plus haute cour du royaume a confirmé les condamnations à mort de deux hommes chiites accusés à tort du meurtre d'un officier de police dans un attentat à la bombe en 2014, lors d'un procès qualifié par Amnesty de «manifestement inéquitable».
«La mise en place de l'administration Trump en 2017 a annoncé une répression gouvernementale sans précédent au Bahreïn, qui se poursuit jusqu'à ce jour», a déclaré la coalition d'ONG.
Certains dirigeants du soulèvement de 2011 sont toujours en exil ou emprisonnés, a déploré Sayed Ahmed Alwadaei, directeur du BIRD basé à Londres.
«Tant que la politique américaine au Bahreïn ne se concentrera pas sur la résolution des conséquences de 2011 et sur la promotion des réformes démocratiques, la crise politique dans le pays restera sans solution», a-t-il déclaré.