Nigeria: libération de centaines d’adolescentes enlevées
Par AFP
Les centaines d'adolescentes enlevées vendredi 26 février dans leur pensionnat de Jangebe, dans le nord-est du Nigeria, ont été libérées mardi 2 mars au matin et sont actuellement dans les locaux du gouvernement de Zamfara, a annoncé le gouverneur de cet État, Dr. Bello Matawalle.
«Je suis heureux d'annoncer que les filles ont été libérées. Elles viennent juste d'arriver dans la maison du gouvernement, et sont en bonne santé», a-t-il déclaré à un journaliste de l'AFP, qui a pu voir les jeunes filles. «Le nombre total de filles enlevées dans l'école est de 279, elles sont toutes ici avec nous, nous remercions Allah», a ajouté le gouverneur. Les autorités avaient initialement affirmé que 317 jeunes filles manquaient à l'appel après l'attaque de ce pensionnat dans l'Etat de Zamfara dans la nuit de jeudi à vendredi par des hommes armés.
Les traits des visages tirés par la fatigue, les jeunes filles sont arrivées très tôt mardi matin à la maison du gouvernement à Gusau (capitale de Zamfara) dans plusieurs mini-bus, a constaté un journaliste de l'AFP. Les autorités les ont réunies dans un auditorium où des vêtements propres, un hijab de couleur bleu ciel, leur a été distribué. Sous les objectifs des journalistes, les adolescentes se sont ensuite levées sous la musique de l'hymne nationale nigérian.
Les ravisseurs ont-ils été payés ?
Il s'agissait du quatrième enlèvement de masse d'écoliers en moins de trois mois dans le nord-ouest du Nigeria, où des groupes criminels, appelés «bandits», multiplient les vols de bétail à grande échelle et pratiquent les enlèvements contre rançon. Lors des kidnappings, les «bandits» ciblent les personnalités publiques ou les voyageurs sur des axes routiers. Mais ces derniers mois, les écoles semblent être devenues une cible lucrative pour ces gangs criminels.
Les autorités de Zamfara ont l'habitude de discuter avec les groupes criminels avec lesquels ils négocient depuis plus d'un an des accords d'amnistie en échange de la remise de leurs armes. Ce sont les responsables de l'Etat de Zamfara qui avaient d'ailleurs négocié la libération en décembre dernier de 344 garçons, enlevés par des bandits dans leur pensionnat de l'Etat voisin de Katsina.
À chaque libération, les autorités nient payer une quelconque rançon aux ravisseurs, mais cela fait pourtant peu de doute pour les experts en sécurité qui craignent que cela ne mène à une multiplication des enlèvements dans ces régions minées par l'extrême pauvreté et peu ou pas du tout sécurisées.