Le racisme répandu chez les jeunes sionistes selon un rapport israélien
Par AlAhed avec Middle East Eye
Une grande étude de l’«Université hébraïque de Jérusalem» révèle un racisme généralisé et une croyance dans les stéréotypes chez la majorité des adolescents issus de divers milieux en «Israël».
Cette étude, menée par aChord Center, avait pour objectif d’établir une «carte de la haine» en «Israël», selon Haaretz, et a contacté 1 100 jeunes âgés de 16 à 18 ans (dont des citoyens palestiniens issus des territoires occupés en 1948), des Israéliens laïcs, des Israéliens juifs religieux et ultra-orthodoxes) entre mai et juin 2020.
Cette étude montre que 66 % des ultra-orthodoxes, 42 % des Israéliens religieux et 24 % des laïcs «haïssent les Arabes», c’est-à-dire la communauté palestinienne qui constitue 20 % de la population israélienne et qui participe à la Knesset (le Parlement) et aux institutions du gouvernement.
Cette étude indique en outre que 49 % des Israéliens religieux et 23 % des laïcs sont favorables à l’idée de priver de droit de vote les Palestiniens issus des territoires occupés en 1948. En ce qui concerne ces derniers, 12 % disent haïr les laïcs israéliens et 22 % disent haïr les Israéliens religieux et ultra-orthodoxes.
Neuf pour cent des membres de la communauté palestinienne issue des territoires occupés contactés dans le cadre de l’étude déclarent soutenir le fait de priver les Israéliens laïcs du droit de vote, 13 % soutiennent le retrait du droit de vote aux Israéliens religieux et 19 % sont pour la même chose en ce qui concerne la communauté ultra-orthodoxe.
Parmi les Israéliens, les niveaux de haine varient selon l’étude. Chez les laïcs, 7 % estiment que les Israéliens religieux ne devraient pas voter aux élections et 12 % estiment que la communauté ultra-orthodoxe devrait être privée du droit de vote.
En outre, 23 % des laïcs israéliens déclarent haïr la communauté ultra-orthodoxe et 8 % expriment leur aversion pour les Israéliens religieux. À l’inverse, 8 % de ces derniers indiquent haïr les laïcs israéliens et 10 % affirment ne pas aimer les Israéliens ultra-orthodoxes.
L’étude conclut que les jeunes israéliens expriment des sentiments et idées préconçues extrêmement négatifs et ne montrent quasiment aucun désir d’apprendre à connaître les autres groupes composant la société, qui sont considérés comme marginaux pour eux.
aChord Center, qui s’occupe des problèmes sociaux et psychologiques pour amener un changement dans la société, rapporte que l’objectif de l’étude était d’ouvrir la discussion à propos de la haine et de combler le fossé entre les communautés et les cultes dans le pays via le système éducatif.
L’organisation demande des mesures immédiates pour contrecarrer «’absence de tolérance, la haine et le rejet des jeunes qui sont différents d’eux».