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Riyad libère provisoirement deux détenus politiques américano-saoudiens

Riyad libère provisoirement deux détenus politiques américano-saoudiens
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Par AlAhed avec AFP

L'Arabie saoudite a remis provisoirement en liberté jeudi deux détenus américano-saoudiens, alors que le bilan des droits du royaume fait l'objet d'un nouvel examen américain.

Salah al-Haider, fils d'une militante des droits des femmes, et Bader al-Ibrahim, écrivain et médecin, ont été arrêtés en avril 2019 et accusés de «crimes liés au terrorisme». Leur mise en liberté provisoire a été annoncée par l'association Prisoners of Conscience et par Freedom Initiative, une ONG qui a son siège à Washington, ainsi que par deux sources proches de leurs familles qui ont requis l'anonymat.

«C'est un progrès bienvenu, même si cela aurait dû avoir lieu depuis longtemps», a déclaré dans un communiqué Bethany al-Haidari, de Freedom Initiative. «Bader al-Ibrahim et Salah al-Haider n'auraient jamais dû être arrêtés, et leur libération ne devrait certainement pas être provisoire», déclare le communiqué.

«Nous saluons et suivons de près la libération sous conditions des citoyens américains Badr Al-Ibrahim et Salah Al-Haider», a déclaré un porte-parole du Département d'Etat américain à l'AFP jeudi.

Les deux détenus ont été remis en liberté en attendant leur jugement devant la Cour criminelle spéciale (SCC) saoudienne, une juridiction anti-terroriste devant laquelle leur prochaine audition est fixée au 8 mars, a annoncé Freedom Initiative.

 

Des associations de défense des droits de l'homme accusent le royaume d'utiliser la SCC pour faire taire les voix critiques sous couvert de lutte contre le terrorisme. Les autorités saoudiennes ne se sont pas exprimées officiellement sur l'arrestation des deux américano-saoudiens, sur les accusations portées contre eux ou sur leur mise en liberté provisoire.

Cette dernière mesure intervient alors que l'Arabie saoudite a accéléré dernièrement le rythme des procès politiques à la suite de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle américaine de novembre. Car le démocrate s'est engagé pendant sa campagne électorale à faire de l'Arabie saoudite un Etat «paria» en raison de ses atteintes aux droits de l'homme, sur lesquelles son prédécesseur Donald Trump avait largement fermé les yeux pendant son mandat.

En janvier, une cour d'appel saoudienne a confirmé la condamnation du médecin américano-saoudien Walid Fitaihi, déclaré coupable notamment de «désobéissance» envers les autorités du royaume, a déclaré à l'AFP une source proche de sa famille. Mais ce diplômé de l'université américaine de Harvard ne devrait pas retourner en prison, la cour d'appel ayant réduit de moitié la peine de six ans de prison à laquelle il avait été condamné et ayant suspendu l'exécution d'une partie de la peine qu'il lui restait à purger, selon cette source.

M. Fitaihi avait déjà passé près de deux ans en détention provisoire. Il est toujours sujet à une interdiction de voyager et à un gel de ses avoirs. Le porte-parole du département d'Etat a salué la réduction de peine de M. Fitaihi. «Nous restons en contact étroit avec les familles et nous continuerons d'appeler à une résolution rapide» de ces trois affaires, a déclaré le porte-parole.

Sous la direction du prince héritier Mohammed ben Salman, l'homme fort de l'Arabie saoudite, le royaume a lancé une intense vague de répression contre la dissidence.

Sous la direction du prince héritier Mohammed ben Salmane, le dirigeant de facto du royaume, l'Arabie saoudite a détenu des militants, des religieux et des membres de la famille royale dans une répression radicale de la dissidence au cours des trois dernières années. L'image du royaume wahhabite a été durablement ternie par l'assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi par des agents saoudiens à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.

 

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