Blinken: Washington reviendra dans l’accord nucléaire si Téhéran renoue avec ses engagements
Par AlAhed avec AFP
Les Etats-Unis ne reviendront dans l'accord nucléaire iranien qu'une fois que l'Iran aura renoué avec ses engagements, a déclaré mercredi le nouveau chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
A ce sujet, le leader de la Révolution islamique en Iran sayed Ali Khamenei avait déclaré le 8 janvier que l'Iran n'était pas pressé de voir les États-Unis revenir à l'accord international sur le nucléaire iranien et exigeait avant tout la levée des sanctions américaines injustes imposées contre le peuple iranien.
Le président Joe Biden «a dit très clairement que si l'Iran respecte à nouveau pleinement ses engagements» de l'accord de 2015, «les Etats-Unis en feront autant», a déclaré Blinken à Washington lors de sa première conférence de presse.
«L'Iran a cessé de respecter ses engagements sur plusieurs fronts. Cela prendra un certain temps, s'il prend cette décision, de revenir dans les clous, et il faudra aussi du temps pour que nous puissions évaluer s'il respecte ses obligations. Nous en sommes loin, c'est le moins que l'on puisse dire», a-t-il dit.
«Ensuite, nous utiliserions cela comme un point de départ pour bâtir, avec nos alliés et partenaires, ce que nous avons appelé un accord plus durable et plus fort, pour gérer plusieurs autres sujets qui sont très problématiques dans la relation avec l'Iran», a réaffirmé Antony Blinken. «Mais nous en sommes loin», a-t-il insisté.
En principe, par l'accord de Vienne conclu en 2015, l'Iran s'est engagé à ne pas chercher à acquérir la bombe atomique et a accepté de réduire drastiquement son programme nucléaire en échange de la levée de sanctions internationales asphyxiant son économie. Mais le retrait de l’administration Trump de l’accord et le retour des sanctions américaines a eu des effets négatifs sur l’Iran. De leur part, les signataires européens n’ont pas respecté leurs obligations permettant à l’Iran de surpasser les retombés des sanctions américaines. C’est pourquoi l’Iran a décidé de s'affranchir temporairement de certains de ses engagements estimant que les autres ne tiennent pas les siens. Cette décision a été prise en mai 2019, un an après le retrait américain de l’accord.
La question n'est pas «que l'Amérique revienne ou non ; nous ne sommes pas pressés et nous n'insistons pas pour qu'elle revienne», avait déclaré l'ayatollah Ali Khamenei. «Notre demande rationnelle et logique est la levée des sanctions, et les sanctions doivent être levées» car «il s'agit du droit usurpé de la nation iranienne», a ajouté sayed Khamenei le 8 janvier.