Soudan: l’Association des professionnels annonce une «escalade» contre l’autorité de transition
Par AA
L'Association des professionnels soudanais a annoncé qu'elle entame la phase «d'escalade révolutionnaire massive» après l'expiration du délai accordé à l'autorité de transition, sur fond de l'assassinat du militant Bahaa El-Din Nouri.
Le 27 décembre, l'Association (leader du mouvement de protestation) a accordé au gouvernement un délai de deux semaines pour faire justice dans l'affaire de la mort de Nouri, suite à son arrestation par les Forces de soutien rapide.
L'Association a déclaré, dans un communiqué dimanche soir, qu'elle «avait soumis trois demandes claires et simples pour que l'autorité de transition applique une juste rétribution et garantisse que de tels crimes ne se reproduiront pas à l'avenir».
Elle a expliqué que ces demandes visent «à lever l'immunité de ceux qui ont participé à l'arrestation et à la torture de Nouri, à les remettre au ministère public, à fermer les centres de détention des Forces de soutien rapide et de strictement limiter l'arrestation ou la détention à la police».
Et d'ajouter que «le délai est expiré (...) par conséquent, nous entrons maintenant dans une phase d'escalade révolutionnaire massive dans la rue avec tous les outils de la résistance pacifique», appelant les citoyens à une participation intensive à cette escalade.
L'Association des professionnels soudanais n'a pas mentionné plus de détails concernant cette escalade attendue, ni à propos de la date de son début.
Dimanche dernier, l'Association des professionnels soudanais a exigé dans un communiqué, l'inspection de tous les quartiers généraux des Forces de soutien rapide (de l'armée), pour s'assurer de l'absence de «détenus civils».
Un groupe des Forces de soutien rapides a arrêté Bahaa El-Din, le 17 décembre dernier. Au bout de 4 jours, les autorités ont informé la famille de Nouri de son décès, et qu'elles devaient récupérer son corps à la morgue, mais les parents du défunt ont refusé en raison de la présence de marques de torture sur le corps.
Les militants affirment que Bahaa al-Din s'est activement opposé au président déchu Omar el-Bachir. Le frère du défunt Mohamed Nouri, a déclaré après les funérailles que Bahaa al-Din, 45 ans, «n'avait aucune activité politique et avait été torturé sans aucune raison».
Les Forces de soutien rapide sont accusées d'avoir commis de nombreuses violations, dont le meurtre de dizaines de manifestants lors de la dispersion d'un sit-in devant le quartier général de l'armée à Khartoum le 3 juin 2019, un crime que ces forces de l'armée nient généralement.