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L’Iran a enclenché le processus pour enrichir de l’uranium à 20% dans son usine de Fordo

L’Iran a enclenché le processus pour enrichir de l’uranium à 20% dans son usine de Fordo
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Par AlAhed avec AFP

L'Iran a enclenché le processus destiné à produire de l'uranium enrichi à 20% dans l'usine souterraine de Fordo, bien au-delà du seuil fixé par l'accord international de 2015, a indiqué lundi la télévision d'Etat citant le porte-parole du gouvernement.

Il s'agit de la plus récente infraction par l'Iran de l'accord nucléaire, qu'elle a commencé à violer depuis 2019 en représailles au retrait de Washington de l'accord et à la réimposition des sanctions américaines contre Téhéran.

«Il y a quelques minutes, le processus pour produire de l'uranium enrichi à 20% a commencé au complexe d'enrichissement Shahid Alimohammadi (Fordo)», situé à 180 kilomètres au sud de Téhéran, a déclaré le porte-parole Ali Rabii, cité sur le site internet de la télévision d'Etat.

Le 1er janvier, l'Agence internationale de l'énergie (AIEA) atomique a déclaré que Téhéran a fait part de ses intentions d'enrichir de l'uranium jusqu'à 20% dans son installation souterraine de Fordo.

D’après le dernier rapport disponible de l’agence onusienne, publié en novembre, Téhéran enrichissait de l’uranium à un degré de pureté supérieur à la limite prévue par l’accord de Vienne (3,67 %), mais ne dépassait pas le seuil de 4,5 %, et se pliait toujours au régime très strict d’inspections de l’AIEA. Mais le dossier connaît des soubresauts depuis l’assassinat, fin novembre, d’un physicien nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh.

Dans la foulée de cette attaque attribuée à «Israël», l’aile la plus dure à Téhéran a promis une riposte et le Parlement a adopté une loi préconisant de produire et de stocker au «moins 120 kilogrammes par an d’uranium enrichi à 20 %» et de «mettre fin» aux inspections de l’AIEA, destinées à vérifier que le pays ne cherche pas à se doter de la bombe atomique.

Le gouvernement iranien s’était montré opposé à cette initiative dénoncée par les autres signataires de l’accord, qui avaient appelé en décembre Téhéran à ne pas «compromettre l’avenir».

«Les “démocraties” ne peuvent pas demander à l’Iran de violer la législation parlementaire», avait toutefois prévenu le ministre des affaires étrangères, Javad Zarif.

Les parties prenantes (Chine, France, Allemagne, Russie, Royaume-Uni) jouent la montre, fondant des espoirs sur l’arrivée prochaine de Joe Biden à la tête des Etats-Unis. Le démocrate s’est montré déterminé à sauver l’accord de Vienne (appelé JCPoA, pour Joint Comprehensive Plan of Action), mis à mal depuis le retrait américain en mai 2018, à l’initiative de Donald Trump, et le rétablissement des sanctions économiques par les Etats-Unis.

Le renvoi des inspecteurs de l’AIEA et la reprise d’activités d’enrichissement à hauteur de 20 %, niveau que pratiquait l’Iran avant la conclusion de l’accord de Vienne, risqueraient de renvoyer le dossier du nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies et de torpiller définitivement ce texte.

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