Plus de 250.000 enfants ont fui les violences terroristes au nord du Mozambique
Par AFP
Environ 250.000 enfants figurent parmi les déplacés fuyant les violences dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, en proie à une insurrection extrémiste depuis plus de trois ans, selon l'Unicef.
«En moins de deux ans, les enfants et les familles de Cabo Delgado ont été confrontés à un cyclone dévastateur, à des inondations, à la sécheresse, à des difficultés socio-économiques liées à la pandémie de Covid-19 et au conflit», résume Henrietta Fore, directrice générale de l'organisation des Nations unies pour les droits de l'enfant, dans un communiqué mardi.
Au total, 570.000 personnes ont fui les violences menées par ces groupes armés, selon le gouvernement mozambicain. Le conflit a fait 2.400 morts, dont plus de la moitié de civils, selon l'ONG ACLED, qui répertorie plus de 700 attaques depuis octobre 2017.
«Deux enfants sur cinq dans la province souffrent de malnutrition chronique», la population déplacée étant davantage touchée par des cas aigus, alerte l'Unicef.
Et avec l'arrivée de la saison des pluies et les mauvaises conditions sanitaires dans lesquelles les familles sont accueillies en urgence, l'organisation redoute une recrudescence de maladies graves.
«Des problèmes de santé comme la diarrhée, qui sont faciles à prévenir et à traiter, peuvent être mortels pour les enfants déplacés qui n'ont pas accès à l'eau potable et à des installations sanitaires adéquates», explique l'Unicef.
Des huttes incendiées sont vues sur les lieux d'une attaque armée dans le village de Chitolo, au Mozambique, le 10 juillet 2018.
L'organisation lance un appel de 43,3 millions d'euros pour répondre aux besoins humanitaires les plus urgents au Mozambique en 2021, dont 24,6 millions consacrés au Cabo Delgado.
«Les enfants déplacés sont particulièrement vulnérables», souligne l'Unicef. Certains ont perdu des membres de leur famille suite à des meurtres ou des enlèvements, ils sont nombreux à avoir subi ou été témoin de «violences extrêmes».
Le conflit se déroule dans une zone stratégique pour l'exploitation d'immenses réserves de gaz naturel liquéfié, sur lesquelles compte ce pays d'Afrique australe pour augmenter ses revenus.