noscript

Please Wait...

Sahara occidental: le Polisario condamne la décision de Trump, la position de l’ONU «inchangée»

Sahara occidental: le Polisario condamne la décision de Trump, la position de l’ONU «inchangée»
folder_openAfrique access_time depuis 3 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Par AlAhed avec AFP

Le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, a dénoncé jeudi avec force la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

«Le Polisario et le gouvernement sahraoui condamnent dans les termes les plus forts le fait que le président américain sortant Donald Trump attribue au Maroc ce qui ne lui appartient pas», à savoir la souveraineté sur l'ancienne colonie espagnole, a indiqué le ministère sahraoui de l'Information dans un communiqué parvenu à l'AFP.

Poursuivre la lutte

Le représentant du Front Polisario en Europe, Abi Bachraya Al-Bashir, a pour sa part considéré la décision de Trump comme «étrange mais pas surprenante».

Le représentant du Front a souligné que la décision américaine «ne changera pas la détermination du Front à poursuivre la lutte».

Jeudi, le président Trump a annoncé dans un tweet qu'«Israël» et le Maroc avaient convenu de normaliser leurs «relations diplomatiques», avec comme contrepartie la reconnaissance par Washington de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

La position de l'ONU «inchangée»

Après cette décision, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres «a une position inchangé» sur le Sahara occidental, a déclaré jeudi son porte-parole Stéphane Dujarric.

M. Guterres «pense (...) que la solution à cette question peut toujours être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité», a ajouté le porte-parole lors de son point-presse quotidien.

Le message du chef de l'ONU aux deux parties «est d'éviter toute action qui pourrait aggraver encore une situation tendue», a aussi fait savoir Stéphane Dujarric à propos des échanges de tirs depuis près d'un mois entre le Maroc et le Front Polisario.

Le Polisario se dit «en état de guerre de légitime défense» depuis que le Maroc a envoyé le 13 novembre des troupes à l'extrême sud de l'ancienne colonie espagnole pour chasser un groupe de militants indépendantistes sahraouis qui bloquait depuis trois semaines la seule route vers la Mauritanie, dans la zone-tampon de Guerguerat.

Négociations au point mort

L'opération de paix de l'ONU au Sahara occidental, instituée par les résolutions du Conseil de sécurité, porte le nom de Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso).

Les discussions sous l'égide de l'ONU entre le Maroc et le Front Polisario, qui réclame depuis des années un référendum d'autodétermination prévu par un accord conclu en 1991, sont interrompues depuis mars 2019. Les négociations impliquent également l’Algérie et la Mauritanie.

Le dernier émissaire de l'ONU, un ex-président allemand, Horst Köhler, a démissionné en mai 2019 pour raisons de santé, et n'a toujours pas été remplacé.

Selon des diplomates, la sélection d'un nouvel émissaire par Antonio Guterres se heurte à des exigences très fortes du Maroc et par le peu de personnalités qui seraient intéressées pour reprendre ce dossier.

A l'ONU, le Sahara Occidental est un des très rares dossiers traités par le Conseil de sécurité à ne jamais faire l'objet de réunions publiques. Il est discuté de manière régulière, mais uniquement à huis clos.

Colonie espagnole jusqu’en 1976, le Sahara occidental est un territoire désertique de la taille de la moitié de la France, situé à la lisière entre le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie. Riche en gisements de phosphate et bordé d’eaux poissonneuses, cette bande de terre est contrôlée à 80% par le Maroc, et à 20% par le Front Polisario, groupe armé issue de la population nomade sahraouie qui peuple la zone.

Le Polisario milite pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et souhaite l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans le but d’établir l’indépendance du territoire. Au contraire, Rabat considère la région comme faisant partie de ses frontières «historiques» et réclame pour le territoire un statut d'«autonomie sous contrôle».

Comments

//