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Les Indonésiens votent malgré les craintes d’une accélération de l’épidémie de Covid-19

Les Indonésiens votent malgré les craintes d’une accélération de l’épidémie de Covid-19
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Par AFP

L'Indonésie se rend aux urnes mercredi 9 décembre pour des élections régionales. Des centaines de candidats sont en lice pour 270 postes de gouverneurs régionaux, maires et chefs de districts, dont le fils aîné du président Joko Widodo. Plus de 100 millions d'électeurs sont inscrits pour ces élections qui mobilisent 2,7 millions de personnes dans les bureaux de vote et devraient s'achever à la mi-journée.

L'archipel de 270 millions d'habitants, troisième plus grande démocratie au monde, avait déjà reporté ces élections prévues initialement en septembre pour éviter de favoriser la propagation du virus.

Mais les autorités ont maintenu la date du scrutin en décembre, malgré une progression du nombre de nouveaux cas journaliers ces dernières semaines, en interdisant les rassemblements et en appelant à respecter les règles sanitaires et la distanciation sociale. «Je crains que plus de personnes ne soient infectées et meurent» après les élections a observé Siti Zuhro, analyste politique pour l'Institut indonésien des sciences. Au moins cinq candidats sont morts du coronavirus avant le scrutin et plus de 1.000 membres de l'agence dédiée aux élections ont été infectés, selon les autorités citées par les médias locaux. Au total, depuis le début de l'épidémie plus de 580.000 Indonésiens ont été infectés par le virus et quelque 18.000 en sont morts.

Le nombre de cas pourrait dépasser le million

Mais le bilan pourrait être beaucoup plus lourd dans cet archipel très peuplé qui affiche un taux de dépistage par habitant très modeste. Hermawan Saputra, membre de l'Association indonésienne des experts de santé publique, estime que le nombre de cas pourrait dépasser le million dans le pays après le scrutin. «Le plus inquiétant c'est que ce ne sont pas seulement les jeunes en bonne santé qui vont voter, mais aussi les plus âgés, les femmes enceintes, les malades, qui sont tous à haut risque». «Les avertissements et les règles sanitaires ne suffisent pas. La santé passe au deuxième plan derrière la politique et c'est très inquiétant. Ça ne vaut pas la peine», a-t-il estimé.

Les partis islamiques espèrent gagner du terrain au cours de ce scrutin grâce aux courants conservateurs qui progressent dans l'archipel longtemps connu pour sa pratique d'un islam tolérant.

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