Arabie saoudite: reprise mercredi du procès de la militante saoudienne Loujain al-Hathloul
Par AlAhed avec AFP
La militante saoudienne des droits humains Loujain Al-Hathloul, en grève de la faim depuis un mois, doit comparaître à nouveau mercredi devant la justice, a indiqué mardi sa famille.
Incarcérée depuis deux ans et demi, son procès a débuté en mars 2019 mais selon des ONG et sa famille, les audiences sont fermées à la presse et aux diplomates.
«On vient tout juste de nous annoncer que @LoujainHathloul a (une audience de) son procès demain», a indiqué mardi sur Twitter sa sœur Lina Hathloul, une militante elle aussi.
Une source proche de la famille a indiqué à l'AFP que l'instance judiciaire n'avait pas communiqué d'heure pour l'audience.
Il n'y avait pas de commentaire dans l'immédiat des autorités du royaume, qui ont accentué la répression des voix dissidentes depuis l'accession en 2017 de Mohammed ben Salmane au statut de prince héritier.
Agée de 31 ans, Loujain al-Hathloul a longtemps milité pour le droit des Saoudiennes à conduire et pour la fin de la tutelle mettant la femme à la merci totale de l'homme.
Elle avait été arrêtée avec d'autres militantes en mai 2018 peu avant la levée de l'interdiction de conduire faite aux Saoudiennes.
Certaines avaient été libérées mais Mme Hathloul et d'autres avaient été maintenues en détention pour des accusations considérées par des ONG comme opaques, portant sur des contacts avec notamment des médias étrangers et des diplomates.
Mme Loujain «n'est pas une criminelle, c'est une défenseure des droits humains qui a été punie pour avoir simplement osé réclamer du changement», a déclaré mardi Lynn Maalouf, d'Amnesty International.
Les médias progouvernementaux l'ont qualifiée ainsi que les autres militantes arrêtées de «traîtres» pour avoir «entretenu des contacts avec des diplomates et ONG étrangères».
La famille de Mme Hathloul affirme que celle-ci a été victime, en détention, de harcèlement sexuel et de torture.
Mme Hathloul a débuté sa grève de la faim le 26 octobre pour demander un contact régulier avec sa famille, selon cette dernière.
Alarmé par la détérioration de son état, le Comité des droits de la femme de l'ONU avait demandé début novembre sa «libération immédiate».
En août déjà, la militante avait observé une grève de la faim pendant près d'une semaine après avoir été privée du droit à appeler ou à voir sa famille pendant plusieurs mois, selon ses proches.