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France: une application de prière musulmane accusée d’avoir renseigné l’armée américaine

France: une application de prière musulmane accusée d’avoir renseigné l’armée américaine
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Par AlAhed avec AFP

L’application de prières Muslim Pro, qui revendique 95 millions d’utilisateurs, est visée par une plainte à Paris de dizaines d’utilisateurs français, qui l’accusent d’avoir vendu des données personnelles à une société renseignant in fine l’armée américaine, ont indiqué lundi 24 novembre leurs avocats.

Ces utilisateurs, dont la plainte a été dévoilée par la radio RTL et doit être déposée mardi à Paris, réclament une enquête pour «atteinte aux droits de la personne résultant des fichiers ou des traitements informatiques», «abus de confiance», «mise en danger de la vie d’autrui  et «complicité d’assassinat».

Cette action judiciaire fait suite à la publication le 16 novembre d’une enquête du média en ligne Vice, affirmant que des services de l’armée américaine achètent les données de géolocalisation d’utilisateurs d’applications privées à travers le monde.

Dans le cas de Muslim Pro, dont l’option de géolocalisation permet de déterminer l’heure de la prière, des données ont été vendues à «une société appelée X-Mode, qui obtient les données de localisation directement des applications, puis vend ces données à des sous-traitants et, par extension, à l’armée», explique Vice.

«Le commandement des opérations spéciales des Etats-Unis (USSOCOM) a acheté un accès aux données de Locate X pour aider aux opérations des forces spéciales à l’étranger», affirme Vice.

Le média soulève la question d’un possible usage de ces données par les Etats-Unis pour mener des exécutions extrajudiciaires contre des suspects de «terrorisme» via des frappes de drone, précisant n’en avoir pas eu connaissance à ce jour.

Dans un communiqué le 17 novembre, Muslim Pro a annoncé sa décision «de mettre fin à (ses) relations avec tous les partenaires de données, y compris X-Mode», leur partenaire depuis quatre semaines.

L’entreprise, fondée par un Français et basée à Singapour, affirme avoir «lancé une enquête interne (…) pour confirmer que toutes les données des utilisateurs ont été traitées conformément à toutes les exigences existantes».

Les avocats des plaignants, Xavier Nogueras, Vincent Brengarth et William Bourdon, sollicitent «une enquête sur des faits d’une gravité certaine qui, s’ils sont établis, apparaissent clairement être un cas d’école de l’instrumentalisation pouvant être faite de données personnelles des utilisateurs».

«Des logiques économiques pulvérisent l’impératif de protection de la vie privée», dénoncent-ils dans une déclaration à l’AFP.

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