Arabie saoudite: mobilisation pour Loujain Al-Hathloul, féministe emprisonnée
Par Ouest France
Loujain Al-Hathloul, une jeune féministe, est en prison depuis 2018 en Arabie Saoudite pour… avoir conduit une voiture. À l’approche du G20 prévu ce week-end par Riyad, ses proches se mobilisent.
En 2018, Loujain Al-Hathloul, a été arrêtée pour avoir conduit une voiture en Arabie Saoudite alors que cela était encore interdit aux femmes.
Deux ans plus tard, la jeune femme de 31 ans, qui n’a pas eu de procès, est toujours privée de sa liberté. Pour protester contre ses conditions de détention, elle a entamé une grève de la faim il y a 21 jours. Ses proches qui ne cessent de se battre pour faire connaître sa situation, tentent d’alerter la communauté internationale alors que doit se tenir, ce week-end, un G20 - virtuel pour cause de Covid19 – organisé par Riyad.
«Monsieur le Président, Emmanuel Macron, ma sœur Loujain Al-Hathloul est en prison en Arabie saoudite pour son activisme. Entendrons-nous votre voix humaniste et féministe, les 21 et 22 novembre ?», interpelle Lina Al-Hathloul, plus jeune des six enfants de la famille Al-Hathloul, dans une tribune cosignée avec la présidente d’Amnesty International France Cécile Coudriou, publiée dans le JDD.
Pétition en ligne, tribunes, visioconférences…
Elles s’élèvent contre «l’opération de séduction» du régime saoudien «qui cache une répression impitoyable exercée contre celles et ceux qui demandent des changements profonds». Sur les réseaux sociaux, les #DontKillLoujain et #FreeLoujain sont largement partagés. Une pétition en ligne a été lancée.
Depuis que Loujain a annoncé le début de sa grève de la faim à ses parents le 26 octobre, sa famille n’a plus de nouvelles d’elle.
Sa sœur Lina multiplie les tribunes dans les journaux et les visioconférences avec des parlementaires soutenant son action. Premier effet de cette mobilisation, les maires de Paris et New York ont refusé de participer, en septembre, au sommet des grandes villes du G20 organisé en Arabie Saoudite.
«Nous continuerons de crier très fort pour soutenir Loujain», insistait Lina en octobre à Caen. Avec sa sœur, Alia, elle avait reçu le prix Liberté du Forum mondial Normandie pour la paix. «En lui décernant des prix, les gens la protègent. Parler et faire parler, ce sont nos seuls pouvoirs».