Japon: le procès civil de Carlos Ghosn s’est ouvert à Tokyo
Par AlAhed avec AFP
Alors que Carlos Ghosn se trouve toujours au Liban, son procès civil s'est ouvert, vendredi 13 novembre, au tribunal de première instance de Yokohama (ouest de Tokyo).
Ce procès est intenté par le constructeur automobile Nissan, qui avait porté plainte en février dernier contre son ancien patron, afin de récupérer une «partie significative» des dommages causés, selon le groupe, par son ancien patron durant des années de «mauvaise conduite et d'activités frauduleuses».
Ainsi, Nissan réclame 10 milliards de yens (environ 80 millions d'euros) de dommages et intérêts.
Cette somme compense des dépenses que Nissan dit avoir effectuées à cause des «pratiques corrompues» de son ancien patron, telles que, selon le groupe, son usage de résidences à l'étranger sans payer de loyer, son utilisation à des fins privées de jets aux frais de l'entreprise, ou encore des versements à sa sœur aînée pour des services de conseil fictifs.
Ce montant comprend aussi les coûts de la vaste enquête interne de Nissan à l'encontre de Carlos Ghosn, ainsi que les frais de procédures du groupe dans ce dossier au Japon, aux États-Unis ou encore aux Pays-Bas.
Des accusations «sans fondement» selon Carlos Ghosn
Cette procédure est destinée à «faire reconnaître la responsabilité de M. Ghosn pour le tort et les pertes financières subis par l'entreprise», a rappelé Nissan dans une déclaration publiée vendredi sur son site.
L'ancien patron a fui fin 2019 au Liban pour échapper aux procédures pénales qui l'attendaient au Japon, et clame son innocence sur toute la ligne depuis le début.
Dans un communiqué publié vendredi, Carlos Ghosn s'est dit «certain» que les «éléments à décharge» de sa défense prouveront que les accusations de Nissan contre lui sont «absolument sans fondement».
Depuis son arrestation fin 2018 au Japon, M. Ghosn n'a eu de cesse de dénoncer une machination contre lui, orchestrée par certains cadres de Nissan effrayés par un projet de fusion avec Renault, en «collusion» avec le parquet de Tokyo.
Lui-même demande 15 millions d'euros d'indemnités à Nissan et Mitsubishi Motors pour rupture abusive de son contrat, par le biais d'une procédure aux Pays-Bas.
Il a aussi engagé une bataille judiciaire contre Renault pour obtenir d'importants droits à la retraite et à des actions de performance.