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La France annonce la mort d’un haut responsable lié à «Al-Qaïda» au Mali

La France annonce la mort d’un haut responsable lié à «Al-Qaïda» au Mali
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Par AFP

La France a annoncé vendredi 13 novembre la «neutralisation» au Mali, par la force Barkhane, d'un cadre opérationnel de tout premier plan lié à «Al-Qaïda», dont le nom était associé ces dernières années à de nombreuses attaques dans la région. La ministre des Armées Florence Parly a salué dans un communiqué une opération engageant «d'importants moyens de renseignement ainsi qu'un dispositif d'interception composé d'hélicoptères et de troupes au sol» conduisant à une frappe contre Ba Ag Moussa, «chef militaire» d’un groupe lié à «Al-Qaïda» et «cadre historique de la mouvance djihadiste au Sahel».

Ba Ag Moussa «est considéré comme responsable de plusieurs attaques contre les forces maliennes et internationales. Il était considéré comme l'un des principaux chefs militaires terroristes au Mali, notamment chargé de la formation des nouvelles recrues», selon le communiqué.

En juin, l'armée française avait tué dans une opération au Mali le chef historique d'«Al-Qaïda au Maghreb islamique (Ams)», Abdelmalek Droukdal. La victoire de prestige était indiscutable: l'Algérien était au cœur du «djihad» sahélien depuis plus de 20 ans. Mais il restait prudemment éloigné du terrain et sa mort n'a pas changé la donne sécuritaire. Celle d'Ag Moussa, alias «Bamoussa», ancien officier de l'armée malienne mais aussi membre fondateur du groupe djihadiste Ansar Dine, semble être plus significative.

Ce Touareg, considéré comme un «terroriste» par les Nations unies et Washington, a été un acteur majeur des différentes rebellions touareg des années 1990 et 2000. Réintégré dans l'armée en 1996 puis en 2006, il avait fait défection à chaque fois pour reprendre les armes: vers la rébellion la première fois, puis vers le «djihadisme» à l'aube de son expansion dans la région en 2012.

«On ne peut pas dialoguer»

Ag Moussa était considéré comme le responsable d'attaques majeures contre les forces maliennes, dont une en juillet 2016 et l'autre en mars 2019, qui avaient fait plus de 20 morts chacune. Et son nom revenait avec insistance dans plusieurs attaques en 2020.

Mais il jouissait aussi d'une immense popularité auprès des Touareg qui dépassait largement ses appartenances à «Al-Qaïda». «Ba Ag Moussa est moins vu (par les communautés touareg, NDLR) comme extrémiste que comme un leader historique de la contestation touareg», a ainsi expliqué à l'AFP Ferdaous Bouhlel, chercheuse associée à l'université de Tours (France), experte en médiation.

Début 2020, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait admis vouloir discuter avec les groupes extrémistes et avoir envoyé des émissaires en direction de deux de leurs principaux chefs, Iyad Ag Ghaly et le prédicateur peul Amadou Koufa. Depuis, M. Keïta a été renversé en août par une junte militaire. Lors de la visite à Bamako fin octobre du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane, avait défendu «la nécessité d'une offre de dialogue avec les groupes armés» extrémistes au sein du «dialogue national inclusif», vaste concertation nationale tenue fin 2019.

Mais Paris ne bouge pas de sa ligne militaire. «On ne peut pas dialoguer avec les groupes djihadistes qui n'ont pas renoncé au combat terroriste», a récemment déclaré Florence Parly à l'AFP. «C'est de la responsabilité des autorités maliennes, pas la nôtre, mais il est important d'échanger».

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