Coronavirus: plus de 45 millions de cas dans le monde, la Slovaquie va tester l’ensemble de sa population
Par AlAhed avec AFP
Alors que la pandémie de Covid-19 a contaminé plus de 45 millions de personnes dans le monde, la Slovaquie a décidé de tester l’ensemble de sa population, une première parmi les restrictions qui se durcissent en Europe et ailleurs.
La Slovaquie – dont le bilan de l’épidémie s’élève à 212 morts pour 55 000 cas – lance, samedi, un programme de dépistage du Covid-19 au sein de l’ensemble de sa population avec des tests antigéniques, une première mondiale d’ores et déjà critiquée pour une mauvaise préparation.
Quelque 45 000 professionnels de la santé, de l’armée et de la police sont déployés pour effectuer les tests dans ce pays membre de l’UE de 5,4 millions d’habitants, collectant des prélèvements dans environ 5 000 points de dépistage.
«Le monde va suivre» avec attention, a déclaré le premier ministre Igor Matovic cette semaine, estimant que cette mesure sauverait «des centaines de vies».
Les tests antigéniques donnent des résultats rapides – parfois en quelques minutes – mais ne sont pas considérés comme aussi fiables que les tests PCR où les prélèvements nasaux doivent être envoyés à un laboratoire d’analyses. La participation au test n’est pas obligatoire, mais la personne ne disposant pas de certificat de test négatif risque de se voir infliger une lourde amende si elle est arrêtée par la police. Toute personne testée positive doit se mettre aussitôt en quarantaine pendant dix jours.
«Ce sera notre chemin vers la liberté», a insisté M. Matovic, laissant entendre que les restrictions liées à la pandémie pourraient être soit assouplies une fois les tests terminés soit renforcées si le programme n’est pas entièrement exécuté.
L’Association slovaque des médecins généralistes (SVLS) a critiqué le plan du gouvernement, le considérant mal préparé. Selon l’association «la concentration de millions de personnes» sur les sites de dépistage «reste en contradiction avec les recommandations des experts en maladies infectieuses de réduire autant que possible les contacts publics et la mobilité».
Affrontements à Barcelone suite aux restrictions de circulation
Plus de dix millions de cas et près de 275 000 décès ont été recensés en Europe depuis l’apparition de la maladie et de nombreux pays continuent de durcir leurs mesures.
La France a vécu un vendredi au ralenti avec l’entrée en vigueur d’un nouveau confinement, même si ses modalités sont nettement moins drastiques que celles du précédent, au printemps.
En Espagne, des affrontements ont éclaté vendredi à Barcelone entre des manifestants et la police, lors d’un rassemblement de 700 personnes contre les restrictions de circulation qui comprennent notamment un couvre-feu à partir de 22 heures, et une interdiction de quitter la ville pour le long week-end de la Toussaint.
La Belgique, pays au monde où le coronavirus circule le plus, a décidé un «confinement plus sévère». Les mesures incluent notamment à partir de lundi la fermeture des commerces «non essentiels» et l’obligation du télétravail pour les entreprises où il est possible. Il n’y a en revanche pas de restriction des déplacements.
Au Royaume-Uni, selon l’édition du Times de samedi, le premier ministre Boris Johnson va annoncer lundi un reconfinement à partir de mercredi et jusqu’au 1er décembre. Les commerces non essentiels fermeront mais les crèches, les écoles et les universités resteront ouvertes, selon le quotidien.
Pas de confinement en Polynésie malgré une contamination massive
Il n’y aura pas «à ce stade» de reconfinement en Polynésie, ont annoncé ensemble le haut-commissaire et le président de cette collectivité d’outre-mer vendredi, en dépit d’un taux d’incidence très supérieur à celui de la métropole.
«Un confinement, comme nous l’avons vécu en avril dernier, serait un nouveau blocage de la vie quotidienne dans notre pays: arrêt du travail, arrêt des déplacements, arrêt de nos écoles, des cultes… ce serait une catastrophe économique et sociale pour tous les Polynésiens», a déclaré Edouard Fritch, le président polynésien.
La Polynésie française, qui recense trente-trois décès dus au Covid-19, ne referme pas non plus ses frontières, pour permettre aux touristes de continuer à venir, même si le haut-commissaire Dominique Sorain a souligné un «effondrement de l’activité touristique», pilier de l’économie locale, qui entraîne dans sa chute une baisse du PIB de 10 %.
Le couvre-feu a, en revanche été maintenu, et d’autres mesures visant à limiter les rassemblements ont été durcies: les salles de fêtes et de réunions sont ainsi toutes fermées, tout comme les bars et les établissements sportifs couverts.
Plus de 45 millions de cas dans le monde
Dans le monde, la pandémie de Covid-19 a officiellement contaminé plus de 45 millions de personnes, et est la cause de plus de 1,182 million de morts depuis décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP vendredi 30 octobre.
Les Etats-Unis font état du plus grand nombre de décès dus au Covid-19 (229 500), devant le Brésil (159 000), l’Inde (122 000), le Mexique (91 000) et le Royaume-Uni (46 000).
L’UE veut réformer l’OMS pour la rendre plus puissante
Les Etats membres de l’Union européenne (UE) se sont accordés, vendredi, pour demander une réforme en profondeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour qu’elle puisse notamment mener des enquêtes «indépendantes».
A l’occasion d’une réunion des ministres européens de la santé, les Vingt-Sept ont témoigné «d’un accord unanime pour réformer» l’OMS, qui doit devenir «plus transparente, plus efficace et plus puissante», a affirmé à la presse le ministre allemand, Jens Spahn.
«Nous voulons commencer dès maintenant et ne pas attendre la fin de la pandémie. Ce débat doit se dérouler en parallèle», a insisté M. Spahn, dont le pays occupe la présidence tournante de l’UE.
Les Vingt-Sept pourraient donc appeler «à renforcer davantage (…) l’indépendance, le travail normatif, la capacité technique, la responsabilisation, l’efficacité et la transparence» de l’OMS.
Parmi les pistes explorées dans le projet de déclaration figure notamment «la possibilité de mener des évaluations épidémiologiques indépendantes sur place dans les zones à haut risque (pour la propagation de virus) en étroit lien avec les Etats» concernés.
La Chine, où était apparu fin 2019 le nouveau coronavirus, avait été très critiquée pour avoir refusé des enquêtes entièrement indépendantes sur son sol au début de la pandémie.