Un puissant séisme secoue la Turquie et la Grèce, au moins 26 morts et plus de 800 blessés
Par AlAhed avec AFP
Au moins vingt-quatre personnes ont été tuées, vendredi 30 octobre, dans l’ouest de la Turquie, lors d’un puissant séisme qui a provoqué l’effondrement de plusieurs immeubles, selon un nouveau bilan des secouristes turcs. Le séisme a aussi tué deux personnes en Grèce, et a fait plus de 800 blessés dans les deux pays.
La secousse, qui a été ressentie jusqu’à Istanbul et Athènes, s’est produite en mer Egée, au sud-ouest d’Izmir, troisième plus grande ville de Turquie, et près de l’île grecque de Samos. La puissance du séisme, qui s’est produit à une dizaine de kilomètres de profondeur, a été évaluée à une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter par l’Institut de géophysique américain (USGS) et 6,6 par les autorités turques.
Chaînes humaines pour déblayer les ruines
Le maire d’Izmir, Tunç Soyer, a déclaré à la chaîne d’information CNN-Türk avoir reçu des informations faisant état de près de vingt immeubles effondrés. Quelque soixante-dix personnes ont été secourues des décombres à ce stade, selon le gouverneur d’Izmir.
Les télévisions turques montraient les images de nuages de poussière s’élevant dans le ciel pendant que des habitants paniqués se précipitaient dans les rues. A Bornova, les secouristes, aidés par des habitants et des policiers, tentaient de se frayer un passage dans les décombres d’un immeuble d’habitation de sept étages à l’aide de tronçonneuses, selon les images de la chaîne publique TRT.
Mini-tsunami à Samos, deux morts
Signe de sa puissance, le séisme a provoqué un mini-tsunami sur l’île grecque de Samos, où deux adolescents, âgés de 15 et 17 ans, ont été tués par l’écroulement d’un mur, a rapporté la télévision publique ERT.
D’importants dégâts matériels ont été constatés dans cette île de l’archipel du Dodécanèse en mer Egée. La secousse a aussi provoqué une montée du niveau de la mer dont les eaux ont envahi les rues de Seferihisar, ville turque située près de l’épicentre, selon les médias locaux.
La secousse a également été ressentie à Istanbul, capitale économique du pays. Mais le gouverneur de la province d’Istanbul, Ali Yerlikaya, a déclaré qu’aucun dégât n’avait été constaté dans l’immédiat.
La Grèce et la Turquie mettent de côté leurs tensions
La Turquie et la Grèce se sont engagées, en dépit des vives tensions qui les opposent, à s’aider mutuellement. Lors d’un entretien téléphonique, les ministres des affaires étrangères des deux pays «ont souligné qu’ils étaient prêts, en cas de besoin, à s’aider et se soutenir mutuellement», a rapporté le ministère turc dans un communiqué. Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a fait savoir qu’il a téléphoné à M. Erdogan pour lui exprimer «ses condoléances».
Cette promesse d’aide mutuelle exprimée vendredi rappelle l’aide que la Grèce avait offerte à la Turquie après un séisme meurtrier en 1999, un geste qui avait permis un réchauffement des relations entre ces deux pays en crise. Des experts avaient parlé de «diplomatie du séisme».
Plus de vingt ans plus tard, les relations entre ces deux voisins membres de l’OTAN sont de nouveau tendues, en raison notamment de recherches gazières menées unilatéralement par Ankara en Méditerranée orientale, Athènes l’accusant de prospecter dans ses eaux territoriales.
L’UE et l’OTAN offrent leur aide et attendent les demandes d’Ankara
L’Union européenne (UE) et l’OTAN ont offert vendredi d’aider la Turquie. «L’Europe est prête à aider», ont annoncé sur leurs comptes Twitter la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil, Charles Michel, le président du Parlement, David Sassoli, et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
La Turquie, membre de l’OTAN, est un partenaire important de l’UE. «La Turquie peut activer le mécanisme de protection civile européen, mais elle ne l’a pas fait pour le moment», a expliqué à l’Agence-France Presse un responsable de la Commission européenne. «Si on reçoit une demande à travers le mécanisme, on agira dès que possible», a précisé ce responsable.
Pour activer ce mécanisme, la Turquie doit adresser une demande d’aide au centre de coordination de la réaction d’urgence de l’UE. Les Etats membres lui offriront alors des moyens d’intervention, notamment des secouristes et de l’équipement. Plusieurs Etats membres ont déjà offert leur assistance à Ankara, y compris la France, dont les relations avec la Turquie sont très tendues depuis plusieurs semaines.
La Turquie est située dans une des zones sismiques les plus actives du monde. Le séisme de 1999, de magnitude 7,4, avait frappé le nord-ouest du pays, faisant plus de 17 000 morts, dont un millier à Istanbul. En janvier, un séisme de 6,7 avait fait une quarantaine de morts dans la province d’Elazig (dans l’Est). En 2011, un tremblement de 7,1 sur l’échelle de Richter s’était produit dans la province de Van (dans l’Est), faisant plus de 600 morts.