Coronavirus: plus de 44 millions de cas dans le monde, reconfinement en France et ailleurs en Europe
Par AlAhed avec AFP
Reconfinement général dès vendredi en France, durcissement imminent en Allemagne et Belgique: l'Europe, «surprise» et «débordée» par la violence de la deuxième vague de coronavirus, s'attend à un mois de novembre très difficile et multiplie les décisions-choc.
«Comme tous nos voisins, nous sommes submergés par l'accélération soudaine de l'épidémie par un virus qui semble gagner en force à mesure que l'hiver approche que les températures baissent», a lancé le président français Emmanuel Macron dans une allocution télévisée mercredi soir.
Tour de vis en France
«Ce confinement sera adapté sur trois points principaux: les écoles resteront ouvertes, le travail pourra continuer, les Ehpad et les maisons de retraite pourront être visités», a toutefois précisé le président. Les réunions privées en dehors du strict noyau familial seront exclues, les rassemblements publics interdits et les déplacements d'une région à l'autre interdits.
«Une fois encore, il faut avoir beaucoup d'humilité, nous sommes tous en Europe surpris par l'évolution du virus», a-t-il dit avant d'annoncer un reconfinement d'une durée d'un mois, au minimum. Le pays risque selon lui «au moins 400.000 morts supplémentaires» d'ici à quelques mois si rien n'est fait.
«Certains pays comme l'Espagne, l'Irlande, les Pays-Bas ont pris plus tôt des mesures plus dures que les nôtres. Pourtant, tous, nous en sommes au même point, débordés par une 2ème vague qui, nous le savons désormais, sera sans doute plus dure et plus meurtrière que la première», a-t-il insisté.
Les autorités françaises redoutent la saturation des services de réanimation, où plus de la moitié des 5.800 lits disponibles sont déjà occupés.
La France devient ainsi un des rares pays ou régions en Europe - avec l'Irlande et le Pays de Galles - à choisir de confiner l'ensemble de sa population, l'arme la plus puissante contre la progression foudroyante du virus.
L'Allemagne aussi
De nombreux autres pays européens ont pour leur part décrété des couvre-feux, mesure souvent présentée comme un dernier recours avant un reconfinement total.
En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a annoncé mercredi des mesures drastiques dont la fermeture pour un mois des restaurants et structures de loisir, assorties d'aides jusqu'à dix milliards d'euros pour aider l'économie à amortir le choc.
«Nous devons agir, et ce maintenant» afin d'éviter de nous retrouver «dans un état d'urgence sanitaire», a-t-elle souligné alors que les nouvelles infections ont atteint un nouveau record de près de 15.000 mercredi.
Les responsables politiques espèrent encore sauver les fêtes de fin d'année bien que la plupart des marchés de Noël, si chers aux Allemands, aient été annulés en raison de la pandémie.
Ailleurs en Europe
La Belgique, devenue le pays du monde où le coronavirus circule le plus intensément lors de la deuxième vague, comptait ce mercredi 5554 malades hospitalisés, très près du pic enregistré le 6 avril (5759), selon les données de l'institut belge de santé publique Sciensano. Une nouvelle réunion de crise a été convoquée ce vendredi. «Des mesures plus drastiques s'imposeront peut-être dans les prochains jours», a admis le premier ministre belge Alexander De Croo.
En Espagne, cinq régions espagnoles supplémentaires, dont Madrid, vont boucler leur territoire avant le long week-end de la Toussaint, au cours duquel les familles vont traditionnellement se recueillir sur les tombes de leurs proches.
En Angleterre, le nombre de contaminations double tous les neuf jours, selon une étude publiée jeudi.
Un sommet virtuel des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne est prévu jeudi pour faire le point sur la pandémie.
«Chaque jour compte. Il faut maintenant une action déterminée, nécessairement d'envergure européenne, basée sur deux piliers: le testing/tracing, et les vaccins», a fait valoir Charles Michel, le président du Conseil européen.
«Fatigue mentale»
Au Moyen-Orient, l'Iran, pays le plus touché par la pandémie, a déploré mercredi 415 nouveaux décès en 24 heures, dépassant le record établi la veille, alors que les hôpitaux sont déjà en difficulté en raison des sanctions économiques imposées par les Etats-Unis.
Selon les autorités, des patients doivent faire la queue pour avoir accès aux lits dans certains hôpitaux, et le personnel médical accuse la «fatigue mentale et physique» et le manque d'équipements en bon état.
Au Liban, où des records de contamination sont battus quasiment tous les jours ces dernières semaines, plus de 75.000 personnes ont été contaminées dont plus de 600 décès.
Plus de 44 millions de cas
Sur le niveau mondial, la pandémie de coronavirus a fait au moins 1.168.750 morts, selon un bilan établi par l'AFP mercredi 28 octobre.
Plus de 44.056.470 cas d'infections ont été officiellement diagnostiqués.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 227.673 décès, suivi par le Brésil avec 158.456 morts, l'Inde avec 120.010 morts. Le Mexique a franchi mercredi la barre des 90.000 morts et l'Argentine celle des 30.000 décès.
Appel de l'ONU pour l'école
Dans ce contexte tendu, les agences onusiennes Unesco et Unicef, ainsi que la Banque mondiale, ont appelé à laisser les écoles ouvertes dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, soulignant les dégâts posés à la scolarité dans les pays pauvres.
«Nous n'avons pas besoin de chercher bien loin pour voir les ravages que la pandémie a causés à l'apprentissage des enfants dans le monde entier», selon Robert Jenkins, responsable du département Éducation à l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance).
Le médicament remdesivir rapporte près de 900 millions de dollars
Le médicament antiviral remdesivir, utilisé pour les malades hospitalisés du Covid-19, a déjà rapporté à son fabricant Gilead Sciences près de 900 millions de dollars au troisième trimestre, a annoncé le laboratoire pharmaceutique.
Le remdesivir, dont le nom commercial est Veklury, a été l'un des premiers médicaments à avoir démontré une relative efficacité dans des essais rigoureux pour écourter de plusieurs jours le temps de rétablissement des patients hospitalisés à cause du coronavirus. Mais il n'a pas été prouvé qu'il réduisait la mortalité.