Coronavirus: plus de 43,5 millions de cas dans le monde, la France et l’Allemagne vont durcir leurs dispositifs
Par AlAhed avec AFP
La progression galopante de l'épidémie de Covid-19 en Europe va conduire la France et l'Allemagne à annoncer mercredi un durcissement de leurs mesures sanitaires, emboîtant le pas à d'autres pays comme l'Italie, où le mécontentement grandit face aux restrictions de plus en plus draconiennes.
Avec l'idée d'annoncer un nouveau tour de vis en France, où les deux tiers des habitants sont déjà soumis à un couvre-feu nocturne, le président Emmanuel Macron s'adressera mercredi soir à la nation.
«Il faut s'attendre à des décisions difficiles», a prévenu le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin.
En France, la circulation du virus «est hors de contrôle»
«Le sentiment qu'on a, c'est plutôt qu'on va vers un confinement, que ça va durer quelques semaines et que le gouvernement essaie de trouver les moyens de préserver les écoles, les services publics» et «de maintenir un semblant de vie économique pour éviter une catastrophe», a résumé François Baroin, président de l'Association des maires de France, à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre Jean Castex mardi soir.
La crainte des autorités françaises est avant tout la saturation des services de réanimation, où plus de la moitié des 5.800 lits disponibles sont déjà occupés.
Face à l'épidémie qui a fait plus de 35.000 morts dans le pays et a atteint un record de plus de 50.000 contaminations quotidiennes dimanche, un infectiologue, Gilles Pialoux, a plaidé mardi pour un nouveau confinement, une «mesure drastique» indispensable car la circulation du virus «est hors de contrôle». Mais le patronat a averti qu'un reconfinement total comme au printemps entraînerait «un écroulement de l'économie».
Possible «lockdown light» en Allemagne
En Allemagne, une réunion de crise est prévue mercredi entre le gouvernement d'Angela Merkel et les dirigeants régionaux.
Avec environ 11.000 morts, l'Allemagne s'en sort -comme au printemps- toujours mieux que d'autres pays européens comme la France ou l'Espagne.
Mais les nouvelles infections y ont atteint samedi un record de 14.714, et la chancelière n'a de cesse ces derniers temps d'appeler ses compatriotes à rester le plus possible chez eux.
«Il nous faut maintenant prendre des décisions rapidement et de façon déterminée afin de briser cette deuxième vague de contaminations», a martelé le vice-chancelier allemand Olaf Scholz.
Comme dans toute l'Europe, la crainte est d'asséner un nouveau coup à une économie convalescente. Selon les médias, Mme Merkel préconise un «lockdown light» avec fermeture des restaurants et bars, ainsi qu'une interdiction des rassemblements publics. Les écoles et crèches resteraient ouvertes.
Italiens excédés
Et ce au moment où, en Italie, les rassemblements de personnes excédées sont désormais quotidiens. Des milliers d'entre elles sont encore descendues dans la rue lundi soir, avec de violents incidents à Milan et Turin, les deux grandes villes du nord de ce pays meurtri par la crise sanitaire au printemps.
Car certains n'y croient plus: dans la petite cité portuaire de Pesaro, non loin de San Marin (est), la police est intervenue dans un restaurant dont le propriétaire avait convié 90 personnes à dîner pour signifier son refus de se plier aux règles. «Vous pouvez m'arrêter, je ne fermerai plus», a-t-il lâché.
Le gouvernement italien a imposé ces derniers jours un couvre-feu dans plusieurs grandes régions, la fermeture des bars et des restaurants à 18h, ainsi que celle des salles de sport, de cinéma et de concert.
Grève nationale des médecins espagnols
Les autres Etats de l'UE sont sur une trajectoire identique, comme la République tchèque où un couvre-feu de 21H00 à 04H59 entre en vigueur mercredi jusqu'au 3 novembre.
En Espagne, exsangues après avoir lutté contre le coronavirus pendant plus de six mois, la grande majorité des médecins espagnols du service public ont entamé mardi une grève nationale, la première en 25 ans, pour réclamer plus de reconnaissance.
Plus de 10.000 morts au Canada
Le Canada a franchi mardi soir le cap des 10.000 morts. Plus de 90 % des décès ont été recensés dans les deux plus grandes provinces du pays, l'Ontario et surtout le Québec.
La pandémie du nouveau coronavirus a cependant fait au moins 1.160.768 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi mardi par l'AFP à partir de sources officielles.
Plus de 43,5 millions de cas dans le monde
Plus de 43.516.870 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 226.613 décès, suivi par le Brésil avec 157.946 morts, l'Inde avec 119.502 morts, le Mexique avec 89.171 morts, et le Royaume-Uni avec 44.998 morts.
Biden promet d'endiguer le virus
Aux Etats-Unis qui déplorent près de neuf millions de cas, et à une semaine de la présidentielle, le président Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden ont tracé mardi des voies radicalement différentes pour sortir de la crise sanitaire, le républicain continuant de minimiser la pandémie qui pourtant repart à la hausse comme en Europe.
«Nous pouvons contrôler le virus, et nous le ferons», a lancé Joe Biden lors d'un rassemblement électoral.
«Covid, Covid, Covid ! Les médias +Fake News+ n'ont que ce mot à la bouche», a pour sa part lancé le milliardaire républicain lors d'un meeting à West Salem, dans le Wisconsin.
C'est seule que Melania Trump a fait pour la première fois campagne mardi pour la réélection de son époux le 3 novembre, en offrant son soutien aux victimes du Covid-19 dont le président américain et elle se sont remis.
Le président algérien hospitalisé
Par ailleurs, le président algérien Abdelmadjid Tebboune, à l'isolement depuis samedi après des cas suspects de Covid-19 dans son entourage, a été admis dans un hôpital militaire d'Alger, mais «son état de santé n'inspire aucune inquiétude», selon la présidence.
Maradona à l'isolement
De même, l'ancienne star mondial du football Diego Maradona, aujourd'hui entraîneur du club argentin Gimnasia y Esgrima, a été placé à l'isolement de manière préventive pour avoir été en contact avec une personne présentant des symptômes du Covid-19, a annoncé mardi son médecin personnel.
Soulagement à Melbourne
A l'inverse du reste du monde, un immense sentiment de soulagement dominait mercredi chez les commerçants de Melbourne, dans le sud de l'Australie, qui ont finalement pu rouvrir leurs boutiques et restaurants après plus de trois mois de fermeture.
Depuis deux semaines, le nombre quotidien de nouveaux cas dans la métropole n'est que de trois. Mais le gouvernement australien estime que les restrictions draconiennes imposées pour parvenir à ce résultat ont coûté un millier d'emplois par jour.
Un «Mur de l'espoir» à Lima
«Ne plus porter de masque», «Embrasser mes parents», «Plages, discothèques et concerts gratuits». À Lima, les habitants laissent libre court à leurs envies d'après pandémie... «quand tout sera fini».
Grâce à ses quelque 5000 messages inscrits à la craie sur deux grands tableaux d'ardoise, le «Mur de l'espoir» est devenu une attraction dans le district de Miraflores, au sud de la capitale de 10 millions d'habitants.
Appel à la «patience»
Sur un autre plan, le laboratoire Pfizer, qui prévoit de demander une autorisation pour un vaccin contre le Covid-19 d'ici fin novembre aux Etats-Unis, a appelé mardi à la «patience» après avoir indiqué que des résultats attendus cette semaine n'étaient pas encore prêts.