Caricatures: Des dizaines de milliers de manifestants contre la France au Bangladesh
Par AlAhed avec AFP
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi 27 octobre à Dacca au Bangladesh, appelant au boycott des produits français et brûlant une effigie du président Emmanuel Macron, l’accusant même d'«adorer Satan», après que ce dernier a défendu la liberté de caricaturer le prophète Mohammed.
Selon la police, plus de 40 000 personnes participaient à cette marche organisée par un parti islamiste et qui a été stoppée avant de parvenir près de l’ambassade française dans la capitale du Bangladesh.
Des centaines de policiers avaient érigé des barrages en fil de fer barbelé pour bloquer les manifestants qui se sont dispersés sans violences.
Emmanuel Macron est devenu la cible de manifestations dans plusieurs pays après avoir promis que la France continuerait à défendre ce genre de caricatures, lors d’un hommage national mercredi dernier à Samuel Paty, un professeur décapité dans un attentat le 16 octobre pour en avoir montré certaines à ses élèves.
La manifestation, organisée par l’Islami Andolan Bangladesh (IAB), l’un des principaux partis «islamistes» bangladais, avait démarré devant la principale mosquée du pays, la mosquée nationale Baitul Mukarram dans le centre de la capitale.
Les manifestants scandaient des slogans appelant au «Boycott des produits français» et à «punir» Emmanuel Macron. «Macron fait partie des quelques dirigeants qui adorent Satan», a déclaré à la foule rassemblée à la mosquée Baitul Mukarram un haut responsable de l’IAB, Ataur Rahman.
«La France est l’ennemi des musulmans»
Il a appelé le gouvernement bangladais à «mettre dehors l’ambassadeur français. Un autre dirigeant islamiste, Hasan Jamal, a pour sa part déclaré que les protestataires allaient «mettre à terre chaque brique» de l’ambassade si l’ambassadeur n’était pas renvoyé.
«La France est l’ennemi des musulmans. Ceux qui la représentent sont aussi nos ennemis», a affirmé Nesar Uddin, un jeune responsable de l’organisation.
Après l’arrêt de la manifestation, des protestataires ont continué à défiler dans des rues adjacentes en criant des slogans appelant au boycott de la France et assurant que «Macron va payer cher».