Brexit: les routiers britanniques dans le flou à l’approche de la fin de la période de transition
Par AFP
Les transporteurs routiers britanniques se sont inquiétés mercredi de manquer cruellement d'information sur la fin de la période de transition post-Brexit, que ce soit sur les systèmes informatiques ou les toilettes à disposition des chauffeurs des camions bloqués.
Le Royaume-Uni est sorti de l'Union européenne le 31 janvier dernier mais quittera effectivement le marché unique européen le 1er janvier prochain, sans que les négociations commerciales n'aient connu de réelle avancée à l'approche de l'échéance. Aussi bien en cas d'accord de libre-échange ou de «no deal» faisant redouter le chaos, des dispositifs très complexes doivent être mis en place pour assurer le passage des camions vers l'Union européenne.
«Il y a énormément à faire pour être prêt et pouvoir dire que les choses vont fonctionner sans accroc le 1er janvier», a averti Elizabeth de Jong, l'une des responsables de la fédération Logistics UK, lors d'une audition parlementaire. Le gouvernement a déjà reconnu que dans le scénario le plus pessimiste, des files atteignant 7000 poids lourds étaient à redouter à l'approche des ports du sud-est de l'Angleterre, demandant aux entreprises de se préparer.
Mais les transporteurs, exportateurs, agents logistiques et ports disent manquer d'informations, y compris sur le système informatique pour les camions à destination de l'UE, toujours en phase de test, ainsi que le nouveau permis demandé pour accéder au Kent, où se trouve Douvres. Selon une étude menée par l'association des transporteurs routiers, 91% des entreprises du secteur se disent insuffisamment informées sur les dispositifs post-Brexit. Devant les députés, son directeur général Richard Burnett a demandé aux autorités des détails aussi bien sur les toilettes portables que la nourriture et l'eau disponibles en cas de longues files de camions.
Londres et Bruxelles se rejettent la responsabilité du manque d'avancées dans les négociations commerciales. Le Premier ministre Boris Johnson doit s'entretenir mercredi avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen pour faire le point à la veille d'un sommet européen, présenté par Londres comme une date butoir pour évaluer la possibilité d'un accord.