Intempéries: Macron promet un soutien «dans la durée» aux sinistrés des Alpes-Maritimes
Par AlAhed avec AFP
Un soutien «à la mesure de la catastrophe»: cinq jours après les intempéries exceptionnelles qui ont dévasté l'arrière-pays niçois, «la Nation sera présente dans la durée», a promis mercredi le président français Emmanuel Macron avant d'aller rencontrer les sinistrés.
«Une tempête d'une ampleur sans précédent a ravagé plusieurs de vos villages et fauché des vies. Je m'incline devant la douleur des familles et des proches des victimes», a écrit le chef de l'Etat dans un message publié sur Facebook.
Trois vallées au nord de Nice ont été frappées vendredi par des pluies torrentielles et des crues brutales qui ont fait au moins quatre morts, huit personnes disparues et treize autres «supposément disparues». Ces intempéries ont frappé jusqu'en Italie, avec deux morts dans le Val d'Aoste et le Piémont.
Au-delà des pertes humaines, les destructions sont considérables: maisons englouties ou éventrées par dizaines, routes coupées et sans doute impraticables pendant de longues semaines, réseaux d'eau potables anéantis. Des cimetières, à Tende ou Saint-Martin-Vésubie, ont été endommagés et des dizaines de cercueils emportés par les eaux.
La reconstruction nécessitera des sommes significatives et des mois d'efforts.
«La Nation sera là, présente, dans la durée», a souligné M. Macron.
«Pleinement mobilisé dans l'urgence, l'Etat le restera demain, dans la phase de reconstruction. J'en prends l'engagement», a-t-il insisté quelques heures avant d'aller à la rencontre des habitants.
«Les mesures annoncées seront à la mesure de la catastrophe, à la mesure aussi de la solidarité qui s'est déployée sur le terrain», a-t-il ajouté.
«Avenir compromis»
Après une après-midi au plus près des zones touchées, à Tende puis Breil-sur-Roya et enfin Saint-Martin-Vésubie, où hélicoptères, engins de chantier et secouristes s'activent pour désenclaver des villages et ravitailler les populations, le chef de l'Etat terminera sa visite en soirée par le centre opérationnel départemental installé à la Préfecture de Nice.
A ce stade, le montant des dégâts estimé par les services de la Métropole Nice Côte d'Azur - dont dépendent les vallées de la Vésubie et de la Tinée - est déjà de 600 millions d'euros pour ce qui relève de la seule maîtrise d'ouvrage métropolitaine.
Du côté du département des Alpes-Maritimes, on avance le montant de 500 millions d'euros pour les seules routes départementales, et on estime que 1.500 acteurs économiques vont être mis en difficulté, dans des vallées vivant essentiellement du tourisme.
Les attentes sont fortes sur le terrain, face à un gouvernement qui devrait déclarer l'état de catastrophe naturelle pour les territoires concernés mercredi matin, en Conseil des ministres, facilitant ainsi les indemnisations par les assurances entre autres.
«La reconstruction doit se faire vite, un an, deux ans maximum, pour tout rétablir», plaidait auprès de l'AFP mardi le président LR du conseil départemental Charles-Ange Ginesy.
«Il faut redonner espoir à ces populations en leur donnant les conditions de sécurité», a-t-il estimé, en expliquant qu'il demanderait 250 millions d'euros à l'Etat pour la prévention des risques, dans une zone qui selon lui va devoir s'adapter au changement climatique.
Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole niçoise, a de son côté averti qu'il entendait demander au président de la République «la mise en œuvre rapide» de nombreux dégrèvements d'impôts, de taxes et de cotisations pour «tous les particuliers et les entreprises touchés».
Du côté des habitants aussi l'attente est immense face à l'Etat.
«L'avenir est compromis», redoutait mardi Morgane, 25 ans, isolée avec son fils de deux ans dans le village de Saorge, dans la vallée de la Roya, et inquiète face à la perspective de perdre son emploi à Tende: «Avant que la route ne soit refaite, il y en a pour six mois. Et dans six mois, est-ce que j'aurai encore un poste ?»