La France demande à «Israël» de ne pas expulser l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri
Par AlAhed avec AFP
La France a demandé dimanche à «Israël» de surseoir à l'expulsion de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri et d'autoriser sa famille à le rejoindre à Al-Qods occupée (Jérusalem), ont indiqué des sources diplomatiques.
Jeudi dernier, le ministère israélien de l'Intérieur avait informé Hamouri de «son intention (...) de révoquer son statut permanent en Israël», ouvrant ainsi la voie à son expulsion de l’entité.
Né à Jérusalem de mère française et de père palestinien, Hamouri avait été emprisonné entre 2005 et 2011, un tribunal israélien l'ayant reconnu coupable d'un projet d'assassinat d'Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d'«Israël», fondateur du parti ultra-orthodoxe «Shass» et défunt père de l'actuel grand rabbin du pays.
Palestinien né à Jérusalem, ville dont la partie orientale a été annexée par l'entité sioniste en 1967, Salah Hamouri n'a pas la «nationalité israélienne» mais un permis de résidence. Or ce permis peut, ce qui est rare, ne pas être renouvelé par les autorités de l’occupation.
Et c'est ce que le ministre de l'Intérieur, Arié Dery, figure de proue du parti «Shass», a fait en demandant jeudi la révocation du statut de Hamouri qui a désormais un peu moins d'un mois pour interjeter appel.
A la «demande» du Quai d'Orsay, l'ambassadeur de France en «Israël», Eric Danon, a effectué dimanche «une démarche» auprès du ministère des Affaires étrangères israélien afin de «demander» que Hamouri puisse «demeurer à Jérusalem» et aussi «permettre à sa famille de le rejoindre», a indiqué à l'AFP le service de presse de l'ambassade de France à «Tel-Aviv».
L'épouse de Salah Hamouri, la Française Elsa Lefort, fille de l'ex-député communiste et ancien président de l'Association France-Palestine Solidarité Jean-Claude Lefort, avait été expulsée en janvier 2016 d'«Israël» avec l'interdiction d'y revenir pendant 10 ans.
L'ambassadeur Danon a discuté du dossier Hamouri avec la directrice adjointe de l'Europe aux Affaires étrangères israéliennes, Anna Azari, qui a, elle, accusé l'avocat franco-palestinien de «profiter» de son statut de résident permanent pour «nuire à l'Etat», a indiqué dans un message à l'AFP la diplomatie israélienne.
Militant notamment pour la cause des prisonniers palestiniens, Hamouri est accusé par «Israël», malgré ses dénégations, d'être un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un mouvement jugé «terroriste» par l’entité sioniste.
Il y a quelques années, il avait été écroué pendant 13 mois sans charge dans le cadre d'une procédure dénoncée par Amnesty International.