L’ONU alerte sur une aggravation de l’insécurité alimentaire dans quatre pays
Par AFP
République démocratique du Congo, Yémen, Nigeria et Soudan du Sud – connaissent une aggravation de l'insécurité alimentaire mettant en jeu la vie de millions d'individus, alerte le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, dans une note remise vendredi aux 15 membres du Conseil de sécurité.
L'insécurité alimentaire induite par les conflits est maintenant encore plus exacerbée par les catastrophes naturelles, les chocs économiques et les crises sanitaires, tous aggravés par la pandémie, souligne le responsable dans ce document obtenu par l'AFP. Ensemble, ces facteurs mettent en danger la vie de millions de femmes, d'hommes et d'enfants.
En vertu d'une résolution adoptée en 2018 sur les liens entre les conflits armés, l'insécurité alimentaire et la famine, le secrétariat de l'ONU est tenu d'avertir le Conseil de sécurité lorsque le risque se généralise au regard de divers indicateurs.
C'est le cas dans les quatre pays en question, souligne le responsable onusien en précisant que pour plusieurs d'entre eux des programmes d'aide doivent être réduits ou arrêtés en raison d'un manque de soutien financier de la communauté internationale.
Dans sa note, il exhorte le Conseil de sécurité à intensifier la recherche de la paix dans ces pays, à faire respecter le droit humanitaire international pour contrer les obstructions et à augmenter le soutien financier aux opérations.
Moins du quart des besoins financés
En République démocratique du Congo, plus de 21 millions de personnes sont en crise ou connaissent des niveaux d'insécurité alimentaire aiguë plus graves que dans un passé récent, indique Mark Lowcock. Au Yémen, deux ans après avoir réussi à empêcher un retour de la famine, le risque revient lentement, prévient-il. Aujourd'hui, il y a dans le pays 42 lignes de front actives contre 30 il y a deux ans.
Avec seulement 24 % des besoins humanitaires financés en 2020, les agences sont maintenant obligées de réduire ou de fermer des programmes importants d'aide au Yémen, selon le responsable onusien.
Au Nigeria, c'est dans le nord-est que la situation est critique. Dans les États de Borno, Adamawa et Yobe, des niveaux alarmants d'insécurité alimentaire sont apparus, affirme-t-il, en mettant en cause la responsabilité d'extrémistes affiliés avec des groupes armés.
Dans ces trois régions, plus de 10 millions de personnes ont besoin désormais d'une assistance humanitaire et d'une protection, soit une augmentation de près de 50 % depuis l'an dernier, note Mark Lowcock.
Au Soudan du Sud, la situation s'est détériorée rapidement au premier semestre à Jonglei et dans la région administrative de Greater Pibor, met-il en garde. Les opérations humanitaires sont entravées par la violence, les attaques délibérées et le manque de financement, déplore-t-il.
Selon lui, des indicateurs-clés négatifs accréditant l'idée d'une aggravation de l'insécurité alimentaire ont aussi été relevés notamment en Somalie, au Burkina Faso et en Afghanistan.