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Aoun appelle à déclarer le Liban «Etat laïc»

Aoun appelle à déclarer le Liban «Etat laïc»
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Par AlAhed avec sites web

Le président libanais Michel Aoun a appelé dimanche à la proclamation d'un «Etat laïc» au Liban, à la veille du centenaire du Grand Liban, s'engageant à un large dialogue pour arriver à une nouvelle «formule».

«Pour que le 1er septembre 2020 complète le 1er septembre 1920, et parce que je suis convaincu que seul un Etat civil est capable de protéger le pluralisme, de le préserver en le transformant en unité réelle, je demande que le Liban soit déclaré Etat civil. Je m'engage à appeler au dialogue les autorités spirituelles et les dirigeants politiques afin d'arriver à une formule acceptable par tous et pouvant être mise en place à travers des amendements constitutionnels appropriés», a déclaré le chef de l'Etat lors d'un discours télévisé préenregistré avant un dialogue en direct avec le journaliste Ricardo Karam.

Le président français Emmanuel Macron, premier chef d'Etat à se rendre au Liban après la double explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août, dont la classe politique est jugée responsable, avait pressé les dirigeants politiques libanais d'entreprendre des réformes politiques vitales. Le président français, attendu à nouveau lundi soir à Beyrouth, avait évoqué vendredi les «contraintes d'un système confessionnel» qui ont conduit «à une situation où il n'y a quasiment plus de renouvellement (politique) et où il y a quasiment une impossibilité de mener des réformes». Dimanche, plus tôt dans la journée, le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah avait annoncé que sa formation était disposée à discuter d'un nouveau «pacte politique» au Liban, où les différentes communautés religieuses se répartissent le pouvoir.

«La jeunesse libanaise appelle au changement. Les voix résonnent partout, appelant à un changement de régime, ne devrions-nous pas les écouter ? Ces jeunes sont le Liban à venir, et pour eux et pour leur avenir, je dis que oui, le moment est venu. Il est temps d'améliorer, d'amender ou de changer le système libanais, appelez-le comme vous le voulez. Mais le Liban a besoin d'un nouveau système de gestion de ses affaires, basé sur la citoyenneté et un Etat civil», a déclaré M. Aoun.

«Le système communautaire basé sur les droits des communautés et des quotes-parts a été bon à une certaine époque. Mais aujourd'hui, il constitue un obstacle contre toute avancée ou progression, contre les réformes et la lutte contre la corruption. Il est devenu le terreau de la sédition, de la provocation et des divisions», a affirmé le chef de l'Etat. Saluant le Liban, berceau de la «diversité et de la coexistence, de la douleur et de l'espoir», Michel Aoun a affirmé que le pays traverse des «crises politiques, économiques et financières sans précédent».

Revenant sur le premier centenaire du Grand Liban, le président Aoun a rappelé que le peuple libanais, «qui a traversé de nombreuses crises et guerres», «n'a jamais connu durablement la stabilité et la sécurité», estimant par ailleurs que l'accord de Taëf «a des points forts et des points faibles».

Prêt à quitter la présidence

Après son allocution, le chef de l'Etat libanais a accordé un long entretien au journaliste Ricardo Karam. «Je suis prêt à quitter la présidence si une preuve est établie de l'implication de l'un des membres de ma famille dans la corruption», a-t-il notamment déclaré. «Je n'ai pas changé. Je suis resté le même», a-t-il assuré, estimant que «les forces en conflit dans le pays et à l'extérieur ont fait obstacle» à son action.

Le chef de l'Etat a également été interrogé sur ses responsabilités concernant la double explosion du 4 août à Beyrouth qui a fait 190 morts selon un dernier bilan. «Certes, le chef de l'Etat veille à la mise en œuvre des décisions, mais je ne peux pas faire cela à propos de décisions dont je n'avais pas connaissance», a-t-il déclaré.

Michel Aoun a déclaré que le mouvement de contestation «aurait été très réussi s'il s'était poursuivi dans une certaine direction», se disant prêt à recevoir une délégation de jeunes au palais de Baabda.

 

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