Sanctions: l’Iran compte sur l’ONU pour contrer Washington
Par AlAhed avec AFP
Téhéran a dénoncé l'initiative américaine visant à rétablir les sanctions internationales jusque-là suspendues contre l'Iran dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien, disant compter sur les Nations unies pour contrecarrer le projet de Washington.
«L'Iran attend du secrétaire général et des États membres du Conseil de sécurité qu'ils s'acquittent de leurs obligations légales et contrent le comportement voyou de l'administration américaine», a dit jeudi soir le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors d'un entretien téléphonique.
Les Etats-Unis ont formellement activé jeudi à l'ONU un mécanisme dit «snapback» au titre de «participant» à l'accord sur le nucléaire --conclu en 2015 entre l'Iran et la communauté internationale-- pour réclamer le rétablissement des sanctions internationales contre Téhéran.
«Les États-Unis ne sont plus partie à l'accord sur le nucléaire et la décision de Washington n'a aucun fondement», a souligné M. Zarif.
Le président américain Donald Trump a retiré unilatéralement en 2018 son pays de l'accord de Vienne et réimposé des sanctions contre l'Iran dans le cadre de la dite «campagne de pression maximale».
En riposte, l'Iran s'est affranchi depuis mai 2019 de la plupart de ses engagements vis-à-vis de l'accord, tout en demandant un assouplissement des sanctions.
«Manque de raisonnement»
La télévision d'Etat iranienne a diffusé vendredi une interview du représentant de l'Iran à l'ONU jugeant «absurdes» les arguments juridiques avancés par les Etats-Unis pour convaincre le Conseil de sécurité.
Washington «n'a d'autre choix que d'échouer car il manque de raisonnement» et ne dispose pas du «soutien d'autres membres» du Conseil, a lancé Majid Takht-Ravanchi.
Selon le diplomate iranien, qui a rappelé le rejet par le Conseil de sécurité d'une autre résolution américaine visant à prolonger l'embargo sur les armes en Iran, la Maison Blanche va «de nouveau» échouer.
Les pays européens toujours parties à l'accord (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont indiqué dans un communiqué «ne pas soutenir cette initiative» américaine, soulignant vouloir toujours «préserver» l'accord sur le nucléaire visant à empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a lui jugé la notification américaine «nulle et non avenue», blâmant Washington de chercher à détruire le pacte sur le nucléaire.
«Nous sommes convaincus que (le Conseil) ne permettra pas aux Etats-Unis d'abuser de la résolution 2231» ayant entériné l'accord, a écrit vendredi sur Twitter M. Araghchi.