Algérie: société civile et partis politiques condamnent l’accord entre «Israël» et les Émirats
Par AlAhed avec MEE
Alors que les autorités algériennes ne se sont pas encore officiellement exprimées, peut-être dans l’attente d’une position plus consensuelle de la Ligue arabe, plusieurs partis politiques et organisations de la société civile ont condamné l’accord de normalisation des relations entre «Israël» et les Émirats arabes unis (EAU) annoncé jeudi.
C’est le cas par exemple du Parti de la liberté et de la justice (PLJ, conservateur) qui évoque un «nouveau coup de poing dans le corps de la nation arabe» et une «trahison» de la cause palestinienne, selon un communiqué publié sur sa page Facebook.
Pour l’ex-parti unique, le Front de libération national (FLN), qui reprend les mêmes termes de «trahison» et de «coup de poignard dans le dos» des Palestiniens, «lier cet accord sinistre au succès illusoire du report du plan d’annexion de certaines terres palestiniennes ne convaincra personne et ne justifiera pas cette honteuse position que l’histoire retiendra à jamais en tant qu’affront».
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP, tendance Frères musulmans) a aussi publié un communiqué sur sa page Facebook: cet accord «révèle une ancienne approche des dirigeants de ce pays [Émirats arabes unis], une décision qui soutient l’arrogance et l’injustice de l’occupant israélien», est-il écrit.
«Diviser et affaiblir davantage les rangs arabes»
Le MSP, par la voix de son président Abderrezak Makri, a exigé une réunion d’urgence de la Ligue arabe et du Parlement arabe pour «s’opposer collectivement à cette normalisation […] mais aussi aux politiques des dirigeants des Émirats arabes unis qui menacent l’intégrité et la stabilité du monde arabe».
Le parti Talaie El Hourriyet (Avant-garde des libertés, opposition) estime pour sa part que «l’accord dont il est question, contribuera sans aucun doute à diviser et affaiblir davantage les rangs arabes face à une entité sioniste déterminée à ignorer et à piétiner les droits fondamentaux du peuple palestinien, les efforts de la communauté internationale et le plan de paix arabe qui perd ainsi, une nouvelle fois, sa raison d’être».
De son côté, l’Association des oulémas algériens (fondée dans les années 1930) a fustigé cet accord, expliquant que la «normalisation est un péché» et qu’il serait «illicite de concéder un iota du territoire historique de la Palestine».
«Al-Qods est la sœur de La Mecque et de Médine, celui qui l’a trahie les a trahies et n’a aucune excuse, comme l’avait enseigné Ben Badis [fondateur des oulémas algériens]», affirme l’Association dans son communiqué.
Par ailleurs, des universitaires de la faculté de Constantine (Est) ont lancé cette semaine l’initiative «Support Palestine», avec comme slogan «La normalisation est une trahison et se taire est une manière de l’approuver».
Les universitaires appellent la société civile à se joindre à cette initiative en signant l’appel publié sur les réseaux sociaux.