Visite au Liban: Macron pense avoir réalisé une victoire historique, mais les Français s’en fichent royalement
Par AlAhed avec sites web
Ce 6 août, Emmanuel Macron a été incontestablement l’homme de la situation, devenant le premier président d’un pays occidental à avoir foulé le sol libanais à la suite de l’explosion d’un entrepôt contenant 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium. Le bilan est très lourd: au moins 137 morts et 5000 blessés.
L’explosion intervient dans un contexte extrêmement tendu au Liban où, depuis plusieurs semaines, des centaines de jeunes défient ouvertement leurs dirigeants politiques, exigeant de ces derniers qu’ils démissionnent en les accusant d’avoir fait couler le pays.
C’est dans un tel contexte de crise qu’un chef d’Etat, depuis l’Occident, a jugé bon de se déplacer en personne pour soutenir un pays qui partage avec la France une richesse commune: la langue française.
En effet, ce 6 août, le président de la France a été accueilli comme un roi dans un Liban en pleine ébullition.
«A bas le régime!», «Aidez-nous!», scandaient des manifestants venus à la rencontre du président français qui, lors de sa visite au lieu du drame, a humilié la classe politique libanaise en s’y rendant tout seul.
Ingérence ou pas?
Lors de cette visite, Emmanuel Macron n’a pas voulu se limiter à son rôle de simple visiteur venu constater les dégâts causés par une explosion dans un pays ami. Il a pris son courage à deux mains, proposant un nouveau pacte politique devant la presse.
«Je suis là aujourd’hui. Je vais leur proposer un nouveau pacte politique cette après-midi et je reviendrai pour le 1er septembre. Et s’ils ne savent pas les tenir, je prendrai mes responsabilités», a-t-il menacé, avant de jouer la carte de la prudence, préférant prendre ses distances avec toute l’élite politique du pays.
«Je ne suis pas là pour cautionner quel que régime ou quel que politique que ce soit», a-t-il précisé, essayant ainsi de balayer d’un revers de main toute accusation d’ingérence.
Cependant, la visite de Macron au Liban risque d’avoir très peu de retombées politiques pour le président à moins de deux ans d’une présidentielle cruciale.
Ironie et indignation
En effet, s’il brille à l’étranger, le plus jeune président de la République n’arrive toujours pas à convaincre ses concitoyens et les récentes crises sociales qui ont bloqué le pays tout entier ont fini par l’affaiblir considérablement.
En tout cas, ce 6 août, sur les réseaux sociaux, son voyage au Liban n’a suscité qu’ironie et indignation.
En gros, son voyage au pays des cèdres, aussi important fût-il, a suscité très peu d’intérêts chez les Français qui ont d’autres préoccupations.
Emmanuel Macron veut replacer la France sur l’échiquier politique international. Ce qui est une excellente idée et il faut reconnaître qu’il le fait plutôt bien. Néanmoins, son projet est mal barré car les Français l’attendent dans sa politique nationale qui peine tant à convaincre.