Avec l’aide de la Chine, l’Arabie saoudite avance sur le chemin du nucléaire
Par AlAhed avec Sputnik
Avec l’aide de la Chine, l’Arabie saoudite a construit une installation pour extraire ce qu’on appelle le «gâteau jaune d’uranium» utilisé dans la préparation du combustible nucléaire, a réalisé de grands progrès pour acquérir des technologies nucléaires.
Selon le «Wall Street Journal», citant des sources bien informées, l’installation, qui n’a pas été rendue publique, est située dans une zone densément peuplée du nord-ouest du Royaume.
Les sources ont ajouté que «cette installation préoccupe les responsables américains et leurs alliés car le programme nucléaire du Royaume progresse, surtout que Riyad tend à développer des armes nucléaires».
Selon le journal américain, bien que Riyad soit encore loin de ce niveau, l’installation semble préoccuper le Congrès américain et «Israël», car ses responsables surveillent attentivement les activités nucléaires saoudiennes.
Un groupe de députés des deux partis s’est déclaré préoccupé par les projets d’énergie nucléaire saoudiens et par la promesse du prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane en 2018 selon laquelle «si l’Iran développe une bombe nucléaire, nous en ferions autant».
Cependant, le ministère saoudien de l’Énergie a nié dans un communiqué «catégoriquement la construction d’une installation de minerai d’uranium dans la zone décrite par certains responsables occidentaux», ajoutant que «l’extraction de minéraux – y compris l’uranium – est un élément essentiel de la stratégie de diversification économique du pays».
La déclaration saoudienne a souligné que «le Royaume a conclu un contrat avec les Chinois pour explorer l’uranium en Arabie saoudite dans certaines régions. Et que les experts en non-prolifération nucléaire ont déclaré que le site ne violait pas les accords internationaux signés par les Saoudiens».
L’Arabie saoudite n’a pas de programme d’armes nucléaires connu, mais se dit vouloir construire des centrales nucléaires pour produire de l’électricité et réduire sa dépendance au pétrole, qui est sa principale source d’exportation.
Pour sa part, Ian Stewart, du James Martin Center for Nuclear Non-Proliferation Studies, estime que l’installation nucléaire saoudienne peut représenter «une couverture à long terme du royaume contre le programme nucléaire de l’Iran. C’est une autre étape dans la mise en place d’un programme national d’enrichissement d’uranium».
Olli Heinonen, l’ancien directeur adjoint de l’Agence internationale de l’énergie atomique, a convenu que la construction de l’installation indiquait que les Saoudiens essayaient de garder leurs options ouvertes.
Mais Heinonen a déclaré que «l’installation nucléaire à elle seule ne représenterait pas un progrès significatif, à moins que le gâteau jaune ne soit converti en un composé connu sous le nom d’hexafluorure d’uranium, puis enrichi».
Un représentant du département d’État américain a refusé de révéler si Washington avait soulevé la question avec Riyad, mais a déclaré que les États-Unis avaient averti tous leurs partenaires du risque de traiter avec les institutions nucléaires civiles chinoises.
Selon un responsable occidental, l’installation est située dans un endroit désertique isolé dans la zone générale d’Al Ula, une petite ville du nord-ouest de l’Arabie saoudite.
Deux responsables ont déclaré qu’elle avait été construite avec l’aide de deux sociétés chinoises et, bien que leur identité ne puisse être connue, la China National Nuclear Corporation a signé un protocole d’accord avec l’Arabie saoudite en 2017 pour aider à explorer ses gisements d’uranium.
Un deuxième accord a été signé avec le China Nuclear Engineering Group, à la suite d’un accord annoncé en 2012 entre Riyad et Pékin pour coopérer dans les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire.