Macron depuis Beyrouth: «Le Liban n’est pas seul», la France «ne vous lâchera pas»
Par AlAhed avec AFP
Le président français, Emmanuel Macron, qui est arrivé jeudi à l'aéroport de Beyrouth, deux jours après la double explosion qui a ravagé le port de la capitale, faisant au moins 137 morts, 5.000 blessés et plusieurs centaines de milliers de sans-abris, a affirmé que la France sera aux côtés des Libanais.
«Ce soutien est une évidence qui s'impose parce que c'est le Liban, parce qu'est la France. Je devais être là pour apporter cette solidarité et cette fraternité», a expliqué le chef de l'Etat français aux journalistes qui l'attendaient à sa sortie du salon d'honneur de l'aéroport où il a été accueilli par son homologue libanais, Michel Aoun.
M. Macron a mis en avant l'aide apportée par la France qui a dépêché des équipes de secouristes et du matériel, assurant vouloir aider à organiser l'aide internationale. «Je souhaite organiser la coopération européenne et internationale dans les prochains jours pour aider le Liban.»
«Pendant les heures qui viennent, je vais me rendre au port, échanger avec les sauveteurs, les ONG», a-t-il ajoute.
«Nous allons organiser les choses pour que l'aide puisse arriver sur le terrain. Le plus important, c'est cette solidarité fraternelle à l'égard du peuple libanais. On sera là, et on ne vous lâchera pas», a insisté le président Macron en s'adressant aux Libanais.
Dialogue de franchise
«Aujourd'hui, la priorité c'est l'aide et le soutien à la population, sans condition. Les réformes indispensables sont une exigence portée par la France depuis des années. Si ces réformes ne sont pas faites, le Liban continuera de s'enfoncer», a encore prévenu M. Macron, alors que le Liban connaît sa pire crise en trente ans.
Et de souligner: «Je verrai le président de la République et le Premier ministre. J'ai souhaité aussi voir l'ensemble de la classe politique pour un dialogue de vérité. Il y a une crise morale, économique et financière, dont la première victime est le peuple libanais. C'est l'occasion d'un dialogue de franchise. On ne peut pas faire l'économie de ce dialogue de vérité».
«J'ai souhaité aussi rencontrer la société civile, des intellectuels, (...) afin d'avoir une autre voix et un autre regard sur le Liban contemporain et sa crise. C’est un autre dialogue que nous devons avoir et que je souhaite mener aujourd’hui», a enfin indiqué le chef de l'Etat français.
«Le Liban n'est pas seul»
Après sa brève déclaration à la presse, M. Macron s'est rendu sur le site des explosions, accompagné de son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et de la délégation française, au milieu de mesures de sécurité renforcées.
Il doit par la suite s'entretenir avec le président libanais, Michel Aoun, le Premier ministre, Hassan Diab, le président du Parlement, Nabih Berri, et les principaux responsables libanais.
M. Macron doit donner une conférence de presse vers 17h45 locales (14h45 GMT) avant de rentrer en France.
Quelques minutes après son arrivée, le président Macron a écrit sur Twitter, en arabe et en français: «Le Liban n'est pas seul».
Le président français est le premier chef d'Etat étranger à se rendre au Liban après cette catastrophe, causée, selon les premiers éléments de l'enquête des autorités, par l'explosion d'un stock de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium entreposé au port de Beyrouth depuis 2014.
Il s’agit également du tout premier déplacement d’un président français à Beyrouth à la suite d’une catastrophe n’impliquant pas la France, depuis la visite à Beyrouth de Jacques Chirac après l’assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005.